ID KDO

idkdo

Pour les retardataires en manque d’idée cadeau…Pour les femmes ayant dans leur lit un homme trop pressé, d’aucuns diront précoce.

Savez-vous que l’orgasme masculin est irrépressible dans certaines conditions?
Si, si si, prouvé scientifiquement.
Je l’ai lu très récemment dans la revue « Nature » chez mon coiffeur.
Je ne sais pas vous, mais moi chez mon coiffeur, y a tjs un tas de lectures intéressantes, mais oui, en tout cas des lectures récentes. Très récentes même, puisqu’elles ont au plus une semaine. Rien à voir avec celles de mon médecin, je n’y vais pas souvent, mais là, c’est carrément périmé, çà date de l’année dernière, voire deux ans. Remarque quand tu tombes sur un Paris-Match (vi, y a pas toujours « Nature » à lire), sur un Paris-Match disais-je, qui date de deux ans, t’as même pas l’impression de lire un truc périmé tellement c’est passe-partout. Finalement, cela donne raison à mon médecin, un Paris-Match tous les deux ans, çà vous fait une lecture pour longtemps. C’est un nouveau slogan !

Bon, je m’égare. Revenons à mes lectures scientifiques!
Figurez-vous qu’au delà de cinq va et vient par seconde, l’éjaculation masculine ne peut plus être contenue. Ce type de stimulation déclenche une information au niveau du cerveau qui commande l’éjaculation sans retour.
Je me dis en moi-même, cinq à la seconde, c’est quand même du rapide, enfin je dis çà, j’sais pas pour vous… Cinq à la seconde, çà vous semble très très bien, bon bon, d’accord, si vous le dites (vous connaissiez cette particularité et vous l’aviez chronométrée !). Euhhhhhhhh! Quand même, 5 va et vient, çà fait 10 mouvements à la seconde, le tout coordonné!!! Bon, mais si vous l’avez mesuré et si « Nature » le confirme.

Et le cadeau dans tout çà…
Hi hi hi! J’y viens. Vous pouvez Mesdames, avec cette information ô combien précieuse, avec votre amant éjaculateur précoce devenir plus que comblée. Mais oui, il suffit d’acheter (que dis-je d’offrir), le bracelet « countdown ». Vous le trouvez chez tous les bons magasins de sports (genre intersport ou décathlon). C’est pas donné, donné, mais bon, pour un plaisir qui dure, compter dans les 69 euros. L’appareil se trouve au rayon des chronomètres, etc…
Pour ne pas froisser l’ego masculin, le dit appareil est vendu avec des fonctions utilitaires, notamment un calculateur de fréquence cardiaque, podomètre, montre digital et chronomètre digital. Il y a une fonction cachée (lire la notice attentivement, je vous fais confiance 😉 ). La dite fonction, une fois programmée, déclenche au niveau du poignet une onde basse fréquence à ultrason, inaudible mais très efficace… Elle paralyse l’influx nerveux imperceptiblement, mais suffisamment pour que la cadence reste en deçà des 5 coups (vous suivez, pas les 5 coups de minuit, les 5 coups à la seconde).

Franchement, c’est pas une idée cadeau pour Noël. Je récapitule pour les étourdies (j’en connais), « CountDown » chez Intersport ou Décathlon.

Quoi, quoi, y a aussi des hommes qui lisent et qui s’inquiètent de l’invention diabolique… Vi, en effet, çà va pas être facile, comment dire, d’aboutir, si le bracelet stoppe tout orgasme avant le fameux palier!!! Comme qui dirait un plaisir infini sans fin, çà va laisser sur sa faim (un juste retour, me direz vous, j’ai rien entendu), y en a qui vont s’épuiser! Il faut acheter l’appareil avec la télécommande :fou: .
La télécommande, c’est toute la différence! Monsieur un peu pressé dans les ébats avec son bracelet, Madame, avec la télécommande, et hop! Une commande à distance pour annuler la dite fonction, et Monsieur ne sera plus ralenti… précocement alors que Madame…

PS: Mesdames, si vous ne trouver pas l’appareil pour Noël dans le rayon de votre boutique spécialisée, Goblin, lutin nature sans bracelet, toujours prêt à rendre service ;).

Blue cotton

bluecoton

 

Coton!

Je ne sais pas si vous avez senti comme moi, mais l’arrière saison n’en finit pas de finir.

Les météorologues les plus avertis ne cessent de répéter que cet épisode climatique a déjà eu lieu par le passé!!!
J’ai beau avoir une mémoire sélective et défaillante comme tout un chacun, n’empêche! je me souviens parfaitement que jamais l’arrière saison n’avait duré aussi longtemps et d’aussi belle façon, n’en déplaise aux météorologues de tout poil.
Tu te rends compte, j’ai encore pris mon café en terrasse hier midi!
Noir le café et sans sucre, t’en prends un aussi?
Mais faut me dire, alors pour toi, c’est noir et sans sucre aussi?
L’arrière saison a un goût d’été indien, c’est trop beau.
Chaque matin quand je pars bosser (vi vi vi, j’ai ce privilège de provincial de pouvoir aller bosser à pied, et chaque matin, je respire et je souris…), quand je pars bosser, je passe inévitablement devant le coq.
Ah! oui Madame, le coq! Mais pas n’importe quel coq, c’est le coq du clocher. D’ailleurs c’est pour çà que l’on appele un clocher « clocher », pas du tout pour la cloche qui est dedans (parfois, plusieurs…). Non, le clocher tient son origine éthymologique du mot coq, les poules sont au poulailler et les coqs sont perchés sur les clochers.
Maaaaaaa! tu racontes n’importe koi!
Que nenni! Ne dit-on pas sauter à cloche-pied!
Ah! alors, kesketudis, kesketu ajoutes à cela?
A cloche pied parce que le coq saute lui même à cloche-pied, quand du haut de de son perchoir, il soulève une patte, histoire de se reposer un peu (ben, oui, la seconde est en pause), et hop! il décide de se dégourdir, et il saute à cloche-pied (au début çà faisait à « coq-patte », mais comme il y avait déjà une expression fort connue et antérieure, « se sentir comme coq en pâte », la confusion était trop fréquente, quelqu’un a dit çà cloche.
Du coup de coq-patte, l’expression est devenue « cloche-pied ».
Je ne vais pas te détailler toutes les expressions dérivées du mot coq:
Cloche merle (une expression vosgienne pour un village où sévissent des corbeaux, au début, tout cela parlait du coq, mais mêler un si fier animal à de telles bassesses, ce n’était pas possible. L’expression populaire aurait débuté par une contrée dite de « merde de coq », mais la sagesse populaire qui avait instauré le clocher pour percher ses coqs avait rebaptisé tout cela en « cloche merle »).
Se taper la cloche (une expression venue tout droit de Bourgogne pour un bon coq au vin).
Clopin-clopant (une autre expression venue de coquin-croquant, Vi, celaa avait été jugée par le clergé un peu trop suggestif).
Coquin, Ah! le joli mot n’est-ce pas! Se dit d’un coq particulièrement féromoné, celui qui coursent dans la basse-cour toutes les poules de sa cour, d’où l’expression, faire la cour, le coq coquin qui fait le tour de cour pour sauter toutes les poules, sauter, une expression au propre comme au figuré, d’où l’expression « sauter » pour un coït animal, de là… D’ailleurs le mot « coït » lui-même est une contraction d’une expression de basse-cour, le « coq jouit », mais de siècle en siècle l’expression s’est contractée… coït!
Maaaa! mais tu sautes du coq à l’âne!

Que nenni! juste entendre un autre son de cloche!

Tous les matins, je déambule dans la rue, et inévitablement, si je m’arrête au N°3 de la rue, pour saluer pour ne rien dire le papi accoudé devant sa porte, il me parlera du coq!
« Il va faire beau, il est bien orienté ce matin » (Vi, sans le dire, nous sommes devenus intimes, il ne précise plus qu’il parle du coq, quand il me clame, « il est bien orienté »:
il faut comprendre que le coq girouette perché tout en haut du clocher, là au bord de l’horizon, que le coq girouette regarde le Sud, ou alors?, je ne sais pas, suis pas météorologue ni expert en coq de clocher, mais il me traduit en langage familier chaque matin les couleurs du temps.
Ce matin, je ne me suis pas arrêté, le temps était beau, si beau, je n’avais pas besoin de traducteur!
Alors j’ai regardé loin, le regard tiré vers le haut, le soleil caressait des nuages de coton, là, comme suspendus en guirlande.

Il fait beau, le ciel est bleu, couleur coton, la journée sera belle.
Et ce matin, il fait frais…

bleucoq

20 minutes

20mn

 

20 minutes, c’est l’annonce qui vient d’être faite*..

Non, ce n’est pas le titre du gratuit distribué chaque matin aux bouches de métro, non, c’est la durée, 20 minutes…

J’entre donc, la pénombre se glisse, enfin à peine, le soleil a disparu, seuls restent les néons qui distillent une lumière sans âme.
Je me suis recroquevillé au fond de mon siège, la tête appuyée contre la vitre devenue sombre et je me suis endormi comme un bébé.
Je suis un bébé de la mère nourricière, au beau milieu de ce ventre bleu et rond, rond comme une orange bleue. Les bruits alentours se font sourds, comme un roulis répétitif, ploum ploum… ploum ploum…ploum ploum…

Ce n’est pas vraiment un battement de coeur, mais çà doit y ressembler, en tout cas, c’est un tempo qui rythme la traversée.

Oui, c’est sûr, cette vie embryonnaire n’est qu’un passage. Le claustrophobe dirait un enfer, un passage d’enfer, un passage éphémère.
Depuis le début de cette gestation programmée, je me suis aperçu que je n’étais pas seul, ici les embryons sont nombreux, un ventre très hospitalier, ou alors une FIV qui a été détournée, bref, il y a une foule d’embryons par ici.

Ou alors, ou alors, je ne sais pas, c’est une ruche très fréquentée et nous ne sommes que des futures ouvrières, toutes alignées.
Hum! Je ferme les yeux, et je suis seul dans le grand bleu, d’ailleurs je lève les yeux (oui, faites un effort, je peux parfaitement fermer les yeux tout en les levant) et j’entrevois un liquide tout bleu, cela doit être çà le liquide amniotique.

En revanche, côté cordon, c’est carrément l’émancipation, une nouvelle génération, après le bébé éprouvette, le bébé autodépendant…de là à imaginer une génération spontanée, il faudra se référer au manuel d’histoire dans quelques années
Ah! C’est dingue, mais j’y pense là, bêtement, je suis dans une gestation programmée qui ne peut pas être prématurée. 20mn c’est 20 mn.
Pire, le seul évènement qui puisse m’arriver en termes de terme (vous suivez), c’est de ne pas naître à terme, être postmaturé. J’espère n’être jamais dans ce cas de figure, pour être plus précis, j’espère naître jamais dans ce cas de figure. De toute façon, tout cela n’est à prendre qu’au figuré, vous l’avez compris.

Je souris!
Vi, un embryon qui sourit, c’est du bonheur pour la vie.
Je souris donc! Je viens de rêver que nous sommes entrées en gestation pour 20mn avec une maman elle même enceinte! T’imagine, çà fait double embryon (pas double emploi). Bon d’accord c’est tiré par les cheveux, mais quand même, je vous jure, en y réfléchissant, c’est un peu comme les poupées russes.
Ah! Vous voyez, de suite, vous êtes plus dans mon histoire.
J’aurai pu vous faire le coup de l’échographie, allez, puisque vous me le demandez si gentiment.
Donc, au-dessus ne nos têtes, circulent foules satellites, dont l’un baptisé « materspot » qui circule en géostationnaire. Et donc le « materspot » prend toutes sortes de clichés, mais surtout, sous la houlette de l’équipe du professeur Patercheck, les clichés baptisés hysterographies, une forme ultramoderne des échographies.
L’usage était maintenant très répandu. Il suffisait d’être chez soi, connecté sur un PC en wifi, de s’identifier sur le site www.materspot.patercheck.org, et automatiquement le satellite « materspot » localisait le pc, hysterographiait la personne qui se trouvait devant l’écran en cours de connexion, analysait l’image numérique et retournait sur votre PC l’image numérique en quadrichromie et en 3D sur un écran 2D: L’imagerie de votre bébé.
On n’arrête pas le progrès, d’ailleurs j’ai fait moi-même l’essai, mais vu que je suis un homme le diagnostic m’a été fatal et sans appel, « pathologie inconnue de père inconnu ». Je n’ai plus jamais recommencé, j’ai eu peur. Il parait même qu’il y a des satellites militaires encore plus performants. Ce sont des rumeurs, mais sait-on jamais!
La rumeur dit que ces satellites ultra perfectionnés peuvent faire une hysterographie des testicules, dans le jargon ce serait une scrotographie. Scrotographie, scrotographie, scrogneugneu oui!
Du coup, j’ai revendu mon PC wifi pour éviter tout malentendu, (vu que je m’étais connecté sur masterspot, que mon IP était répertorié comme père inconnu, avec les grandes oreilles, on ne sait jamais).
Enfin vous comprenez, je n’avais pas vraiment envie que la cartographie de ma descendance virtuelle soit scrotographiée à mon insu.

Revenons au satellite « masterspot »… L’équipe du docteur Patercheck avait étendu le service à toute vie embryonnaire sur terre. C’est ainsi qu’en ce moment, à 25 km sous terre, nous étions hysterographiés.
Cela permettait à l’équipe du docteur Patercheck de constituer une base de données du vivant. L’équipe avait mis en évidence que l’utérus virtuel placé à 25 km sous terre avec des individus adultes circulant dans le dit utérus simulait parfaitement une hysterographie naturelle à la surface de la terre. En d’autres termes, nous étions isomorphes à des embryons.
CQFD pour ceux qui en doutaient encore, mon histoire tient parfaitement debout. Depuis le début je vous explique que je suis comme un bébé au fond de mon siège.
Tiens, le soleil m’éblouit, l’accouchement a eu lieu sans douleur, une arrivée par le siège.

Goblin, lutin hystérographe.

* Entre Douvres et Calais, l’eurostar met approximativement 20 minutes pour traverser.

 

Secrets de polichinelle

polichinelle

 

Ce matin, j’attendais dans la salle d’attente. En fait, j’ai horreur d’attendre… Alors je suis allé prendre un crème au bar d’à côté.
Je me suis installé très confortablement sur un tabouret spartiate et une vaste table de bistrot aussi large qu’une assiette à pizza, un endroit rêvé pour plus d’une heure d’attente Grrrrrrrr !
Pendant que je consommais avec une gourmandise certaine ce café crème (Oui, t’étais pas encore là quand j’ai commandé un grand crème), Mmmhmm ! Cafe di Roma (j’te jure à la gare du Nord !), un rayon de soleil comme sur la lagune !, bref ! une jeune femme s’est installée tout à côté.
Belle, elle resplendissait de beauté, quelque chose d’indéfinissable émanait de cette personne, comme une aura céleste. Elle a commandé un crème et croissant… Le serveur a apporté la commande et a demandé le règlement de l’addition sur le champ.
Elle a du se lever pour accéder à son porte-monnaie, et là, quand elle s’est penchée en avant, une rondeur s’est révélée, juste à peine, une ceinture large et discrète soulignait cette rondeur que je n’avais même pas remarquée, si ce n’est cet air céleste qui sied si bien aux jeunes femmes qui porte la vie.
Elle régla et son regard périphérique sous ses lunettes croisa le mien… Un sourire au coin des yeux gardien d’un secret de vie.
A quoi pensait-elle ?
A ce moment doux qui devait dater tout au plus d’une vingtaine de semaine, un instant de plaisir intense, un moment magique où elle avait décidé de jouer avec les dieux, donner la vie avec l’homme de sa vie.
Non, c’était tout autre chose, un instant de connivence, un secret discret partagé avec l’inconnu de la table d’à côté.
Non, un sentiment de plénitude avec cet air simple et supérieur de la futur mère qui seule sait, ressent, voyage et vit un rêve imaginaire tellement présent.
Oui, c’était çà.
Timidement, passé cette seconde suspensive, je lui fait
« çà fait combien ? ».
Pris hors de son contexte, cette simple question semble tellement incongrue ! T’imagine, la même question à la jeune fille trois tables plus loin ! Mais là non, son sourire devient lumineux et elle me répondit :
« 6 mois tout juste ».
J’enchaîne :
« c’est un premier ?» ;
« non, c’est le deuxième ! ».
« Félicitations ! ».
« Votre premier est un garçon »
« oui » fit-elle avec un air surpris.Enfin ! Statistiquement j’avais une chance sur deux, çà fait peu et beaucoup à la fois (t’es pas obligé de rappeler des lieux communs).
« Et pour le second, vous avez une préférence ? »
« Hum ! Oui, plutôt une filleeeeeeeeee ! » Je souris (il parait qu’au second, ce n’est plus une chance sur deux, je ne suis pas statisticien, mais le premier étant un garçon, je ne me risquerais pas, mais déjà, la probabilité diminue, c’est entre nous, elle a l’air tellement ravie à l’idée…).
« Et le prénom, vous avez déjà choisi ? »
« Oui » fit-elle entre deux bouchées de croissant,
« ce sera Domitille », un air plus que satisfait au coin des lèvres, une certitude.
« C’est très joli comme prénom, nous avons failli appeler ma benjamine comme çà ! » Puis j’ajoute
« et si c’est un garçon ? ». Elle manqua laisser tomber la dernière bouchée de son croissant, visiblement, l’idée la contrariait :
« Euh ! Ce n’est pas encore fixé, mais cela pourrait être Timothée, enfin, on verra bien » Bon, là je ne vais pas lui faire remarquer, mais juste entre nous, c’était aussi le prénom de ma benjamine au cas où elle aurait été de sexe masculin,(tu me fais, ce n’aurait pas été une benjamine mais un benjamin, là t’exagère, comment veux-tu que je t’explique les choses aussi simples) mais là, çà va faire trop, tu ne crois pas, je vais rien ajouter.

Quand même, c’est étonnant ces coïncidences, et puis là, quand même, çà fait pas une chance sur deux !!!

Mais je ne sais pas, une chance sur 1 millions que l’on ait choisi des prénoms identiques…
« Je lui fais et vous voulez savoir ? »
« Savoir quoi ? » me fait-elle interrogative
« Si c’est un garçon »
« Je préfère garder la surprise de l’arrivée d’une fille » répondit-elle malicieusement.
Je lui réponds,
« je peux vous le diagnostiquer, là maintenant ».
Elle me regarde comme un illuminé, les yeux écarquillés, incrédule et ironique :
« ah ! Bon, je voudrais bien voir çà ! »
« Si,si, je vous assure, avec ma montre, je vous le diagnostique avec certitude ».
La curiosité cille à peine au bout de son nez, puis elle finit par lâcher :
« Alors là, c’est la première fois que j’entends çà, chiche » fait-elle
Bien, je me suis un peu avancé, il faudrait une montre gousset, vous savez, le genre Tournesol, mais là, je n’ai rien de tel !
Et son regard insiste avec un air « j’attends de voir », (tu vois ce que je veux dire)
Je gamberge à la vitesse de la lumière (oui, oui, je suis très rapide parfois)… Je défais ma montre bracelet puis je fouille dans mon sac à la recherche de ma souris.
Sous ses yeux ébahis, je fabrique un pendule, avec ma montre accrochée au fil de la souris !
Là, elle s’esclaffe sans retenue, enfin, je crois même qu’elle s’esclaffe avec retenue, c’est te dire son état d’esprit à mon endroit.
Je lui fais :
« Je peux poser ma main, juste là ».
Elle hésite, puis répond par l’affirmative. (Là aussi, la jeune fille trois tables plus loin, de dos, si je lui fais, je peux mettre la main, juste là, je m’en prends une cinglante, tu crois pas !)
« Je pose ma main, sur le côté droit (vi, je suis placé à gauche, c’est pas une recette de cuisine non plus !), et j’attends à peine ».
J’adore les ventres ronds des jolies jeunes femmes, c’est comme une envie irrésistible, si je m’écoutais, je serai un dompteur de ventre rond, un funambule léger au-dessus des ventres arrondis…
« Ah ! » me fit-elle
« elle a bougé ».
J’approche alors mon pendule improvisé, (tu sais, avec ma montre et ma souris). D’ailleurs, après l’esclaffement du début succède une gêne de l’inhabituel, là, au fond du bar, je crois qu’elle regrette vraiment d’avoir accepté et elle se glisserait volontiers dans un trou de souris !
Le pendule ne bouge pas d’un degré.
Du coup, elle reprend contenance en se moquant :
« Pffffffffffff !!! C’est n’importe quoi votre truc ! »
Je réponds :
« Mais non, il faut un peu de temps, vous êtes trop impatiente »
Et puis soudain, sans rien dire (t’imagine toujours la cocasserie de la situation, je me demande encore pourquoi t’es là en train de regarder), mon pendule, je veux dire ma montre accrochée au fil de ma mini-souris que je tiens dans la main au-dessus de ce ventre prometteur, mon pendule donc se met à osciller.
Elle me dit
« alors ? », une étincelle au fond des yeux.
« Ah ! Voyez, vous commencez à y croire ».
« Euh ! Oui, enfin, çà bouge alors… »
« Donc dès que çà bouge, vous croyez aux choses…de la vie »
« Çà dépend des circonstances » lâche-elle, un air sous-entendu. (Et toi, t’avais des sous-entendus aussi… Euh ! je ne suis pas obligé de tout écrire, çà ferait un roman).
« Patience, il faut que le mouvement se stabilise ».
Quelques secondes plus tard, une éternité pour la jeune femme, le pendule improvisé se balançait régulièrement comme un métronome de droite à gauche puis de gauche à droite.
« Alors ? »
Si tu ne le sais pas encore, je te le glisse au creux de l’oreille, si le pendule dit vrai, et il dit vrai, ce sera un garçon, mais comment lui dire, …

c’est malin, on n’a pas idée aussi. D’accord d’accord, mais tout à l’heure, c’était une chance sur deux, avoue quand même que statistiquement… Tu me rétorques, Nan, nan, t’as déjà oublié ! Toi-même tu nous a dis que vu le sexe de son premier enfant, c’était beaucoup moins qu’une chance sur deux. Ah ! Vi ! je vois qu’il y en a un qui suit…(ou une, je ne sais pas).
La jeune femme piaffe visiblement, ostensiblement…
Je lui indique avec beaucoup de conditionnel que cela pourrait être un garçon, un petit « Timothée ».
Puis j’ajoute,
« vous savez, çà fait longtemps que je n’ai pas pratiqué, et puis le pendule improvisé n’est pas vraiment adapté, j’ai une chance sur deux de me tromper ». Chutttttttttt !!! Tu n’es pas obligé dans rajouter dans mon dos.
Elle sourit, un brin pincé.
« J’ai trois mois pour me faire à votre idée, et puis si çà se trouve, ce sera bel et bien une fille ! »
« Hum ! À cette idée comme Timothée ou à une fille comme Domitille »
Elle sourit vraiment, l’annonce vient d’être faite pour un embarquement imminent.
Elle se lève me glisse un « au revoir », et quitte la table avec son secret, un allure céleste dans ces pas !

PS : C’est sûr c’est un garçon, je ne me suis jamais trompé… Aucun hasard, je ne consulte que sur rendez-vous céleste pour des rendez-vous magiques, simplement comme un funambule, toucher les futures étoiles dans un cocon en forme de ballon.