Les Sim’s 5 et la Cop 21

Le lutin SimSoniaque (ne pas confondre avec simoniaque) est addict à ce jeu.

Je n’ai jamais vraiment compris l’engouement pour ce jeu, une vraie question de génération.

A l’occasion de la Cop21, je lui demande si dans son univers ses personnages sont éco-responsables.

« éKokoi ? »

S’en suis une discussion sur nos usages de consommateurs. Tiens si tu veux mesurer ton impact (en anglais dans le texte ton « earth footprint », j’avais écrit un billet… il y a déjà plus de 7 ans >> >>>>> ici

Logo_COP_21_Paris_2015

Remarque 7 ans c’est finalement assez peu. La Cop21 je pensais que c’était un acronyme pour signifier que c’était une initiative de 21 pays.

Que nenni ! Il s’agit de la 21ème édition…

Tout va vraiment trop vite, à ce rythme je vais voir la fin avant l’heure.

 

Et le lutin de répondre :

« Ben tu fais quoi pour diminuer ton empreinte toi ? »

Je ne sais pas pourquoi, j’avais mon smartphone dans la main qui affichait royalement 10% de charge restante. Le genre de situation où immanquablement les 10% se transforment en 5% dans la minute qui suit. A croire que l’affichage est logarithmique ! Il fallait que je trouve une prise 220 volts de toute urgence.

« Et le lutin d’hausser les épaules, ben c’est pas très écologique ton truc ! »

Je me dis,  « Tiens ! C’est un peu vrai quand même »,  en me souvenant du bon vieux Nokia qui tenait allègrement sa semaine avant qu’une recharge ne soit nécessaire.

« Mais où est-il donc ? »

Je l’avais mis en vente, pour 10 euros je crois, mais il n’y avait jamais eu preneur pour une telle aubaine.

Je le retrouve assez vite au fond d’un tiroir. Ne me demande pas comment je l’ai retrouvé aussi vite, les connexions mnémoniques du cerveau sont imprévisibles, sans doute une combinaison de l’air du temps et d’une humeur légère.

« Ben t’as ressorti ta cabine téléphonique ??? »

« Euh oui, tu vois je vais appliquer un usage éco responsable, deux en un, d’une part je recycle un vieil objet, il a bien 5 ans d’âge et d’autre part, je vais moins consommer en énergie »

« Ah! bon fait le lutin amusé, t’as gardé le chargeur ? »

Mince, j’avais oublié ce détail d’importance. Je ne sais pas toi, mais le chargeur, déjà avec mon smartphone je le cherche au moins une fois par jour.  Alors ! Un vieux Nokia inutilisé depuis 5 ans, autant te dire que je n’avais pas l’ombre d’un début d’idée. Humeur légère d’automne ou pas, rien ne revenait à la surface.

Selon le bon vieil adage la nuit porte conseil, ce n’est que le lendemain matin que les connexions se sont réveillées après une bonne douche bien chaude.

Je l’ai retrouvé au milieu d’un tas d’objets, tous plus hétéroclites les uns que les autres :  comme un lecteur de disquette « Zip », j’avais complètement oublié cette technologie de sauvegarde de mon mon vieux PC, un kit piéton hors d’âge, dix milles câbles, du câble de l’imprimante à l’usb en passant par le câble ethernet, le modem ADSL et j’en oublie. En fait il y avait au moins 4 chargeurs. Nous sommes vraiment une société de consommation où tout se jette à une vitesse qui s’accélère. Tous ces objets ont moins de 10 ans et sont tous « obsolètes » technologiquement parlant. Quand je pense qu’il aurait suffit que les constructeurs s’entendent pour une prise normalisée et tous ces adaptateurs ne seraient qu’un seul et seraient encore en usage. Je me dis que la Cop21 va devoir faire des prouesses pour parvenir à modifier un tant soit peu nos futurs usages.

Le temps long… plutôt que le temps court.

Après avoir pataugé entre les différents chargeurs et les câbles, j’ai fini par trouver le modèle ad hoc.

Hop, je branche et miracle tout semble fonctionner.

Il me faut juste trouver une carte Sim, genre avec une carte prépayée Mobicarte, je reste prudent. Je file à la boutique du coin de la rue. Oui, c’est encore assez facile, plus facile que de trouver une boucherie.

>>>> Ma boucherie est ici

Je glisse la carte Sim, je fais le code Pin et second miracle cela fonctionne parfaitement. Je programme un transfert d’appel automatique de l’un à l’autre et me voilà avec une autonomie multipliée par 10 !

Las ! L’éclair de satisfaction éco machinchose aura été de courte durée, le téléphone affiche désormais un message. « la carte Sim n’est pas inscrite ».

Comme c’est la période des élections, je crois à une farce, du genre oubli d’inscription sur la liste électorale.

« Mais qu’est-ce que c’est que ce message ??? »

J’ai éteint le portable dix fois, mais rien n’y fait, j’ai sorti la carte Sim de son écrin, essuyé minutieusement la zone de la puce, toujours rien ou plutôt le même message « la carte Sim n’est pas inscrite ».

Je me résous à appeler la « hotline » euh ! « le service client »…

Je ne te fais pas le sketch du parcours qu’il faut faire pour parvenir à un humanoïde qui puisse daigner te répondre.

« Si vous ne voulez plus entendre ce message appuyer sur # »

« Si vous appelez pour un changement d’abonnement appuyer sur 1 »

Tu remarqueras au passage que c’est le premier choix de la liste quand il s’agit de te vendre un nouveau forfait !

« Si… etc… » J’en passe. Au bout de 5 minutes de patience je finis par tomber sur Jenny.

« Bonjour, je m’appelle Jenny que puis-je pour vous ? »

Une voix féminine, pas tout à fait hôtesse de l’air mais très engageante. Il faut dire que je me suis levé dès potron-minet pour être son premier client. La jeune femme est très aimable. Jeune c’est moi qui le dis, çà m’aide à rester zen.

Tu ne vas pas le croire, au moment de faire les tests, la carte Sim fonctionne à nouveau parfaitement ! Je vais passer pour un emmerdeur matinal. Je lui explique, elle ne comprend plus rien à mon histoire de carte Sim qui n’est pas inscrite. Imagine un peu ! Devoir expliquer que tu as ressorti un vieux Nokia qui a 5 ans et que la nouvelle carte Sim se répand en messages aléatoires. La chance est avec moi ou plutôt la malchance, la carte Sim pendant la conversation se met à nouveau en dysfonctionnement.

Jenny : « Faites un test dans un autre téléphone , en inversant la carte avec celle-ci »

« Euh ! » J’ai un grand moment de solitude car je réalise dans la seconde que la carte SiCarteSim2m du bon vieux Nokia n’est plus du tout compatible avec celle de mon smartphone, je parle des dimensions. La carte Sim du smartphone a subi une réduction inversement proportionnel à la taille du téléphone. C’est le jeu du vase communiquant. Le Nokia est tout petit avec une carte Sim énorme, le smartphone est énorme avec une toute petite carte Sim !

Je le lui fais remarquer et finalement nous clôturons l’entretien par la conclusion qu’il fallait que je passe en boutique, toujours la même, celle du coin la rue.

Dans la boutique, je dois tout ré-expliquer… Supporter l’air goguenard du tout jeune vendeur devant mon air désemparé (oui, j’ai un peu surjoué).

Finalement, il change la carte Sim et au moment de la glisser, j’entends comme un petit « clic ». Cela a été le déclic ! Je lui demande « Montrez-moi comment vous avez inséré la carte Sim ». Là il s’exécute et du bout de l’index, un imperceptible mouvement de gauche à droite qui sert à verrouiller en bonne place la carte Sim.

Je viens de comprendre que je n’avais jamais encliqueté correctement la carte Sim.

Cela fonctionne aussitôt, et depuis j’ai une autonomie de dingue… avec ma cabine de téléphone portable qui reçoit les transferts d’appel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dépendance et fréquence

Je suis passé à l’ère 100% numérique pour mes voyages SNCF. J’ai installé l’application SNCF pour disposer du billet électronique et je viens de m’inscrire en ligne pour y ajouter mon abonnement.

 

C’est très pratique, je n’ai plus besoin d’imprimer mon billet avant le voyage, ni de le retirer à un guichet, ni même de le composter. De plus lors du passage du contrôleur, ce qui ne manque pas d’arriver, je n’ai plus à bousculer le compagnon de voyage situé à ma droite pour accéder à mon sac afin d’y retrouver la fameuse carte d’abonnement que j’ai inévitablement égarée au fond de mon sac.

 

Au final, c’est un vrai gain de temps pour le voyageur pressé que je suis parfois.

 

Hier, j’ai voulu échanger mon billet pour prendre un train précédent. Auparavant, avec le mode papier, je ne me posais pas la question puisque la SNCF avait inclus une règle simple, à savoir la possibilité avec l’abonnement de monter dans le train précédent ou le suivant avec le même billet papier, à condition de le composter évidemment et d’aller voir le contrôleur pour qu’il affecte une place.

Mais là, avec la version numérique, comment procéder ?

 

Je consulte mon appli sur mon smartphone, et hop, en un clic je vois un bouton « échanger son billet » . Et là illico, je clique.

J’ai eu mon premier moment de solitude quand après la demande d’échange, le sablier virtuel très agaçant s’est mis à tourner en rond indéfiniment !

Comme il y a un contrôle sur le quai pour rentrer dans le train, sans billet en règle, impossible de monter dans le train sans que l’échange ne soit obtenu.

Auparavant, la bonne vieille méthode qui consistait à monter dans le train quoiqu’il arrive puis avec un grand sourire s’enquérir auprès du contrôleur de la régularisation de son titre de transport ne posait rarement de difficultés. Mais là, devant mon sablier, dans le hall de la gare, un instant je me suis imaginé rester planté là avec cet outil du 21ème siècle, sans pouvoir partir pour cause de technologie avancée. La belle avancée du progrès !

Après des minutes qui m’ont parues des heures, j’ai finalement obtenu un message, votre échange a été accepté. Ouf ! je vais pouvoir prendre le train précédent.

Euh ! et si l’échange n’avait pas été accepté, fini ! Aucune solution, je me vois mal discuter et négocier avec mon smartphone alors qu’avec un peu de compréhension, un dialogue sur la situation avec mon contrôleur aurait à coup sûr débloquer…la situation. Le voyage devient booléen. En fait tout ce que tu pouvais faire auparavant avec quelques mots échangés avec un humanoïde de chair et d’os n’est plus possible. Te voilà condamner à vivre en mode binaire, noir ou blanc.

Je m’installe, mon smartphone m’indique que je suis en voiture 6 place 124.

Le contrôleur vient à passer. Comme la procédure de dématérialisation de l’abonnement est très récente, il ne manque pas d’annoncer aux grands voyageurs ignorants avec courtoisie et un brin de fierté qu’il est possible désormais de « mettre l’abonnement sur votre carte ». La fierté est d’autant plus savoureuse, je le devine, qu’il la dû supporter les ricanements à répétition des grands voyageurs amusés quand la SNCF avait fait la moitié du chemin du billet « électronique ». Le contrôleur bipait le billet sur ton smartphone mais devait ensuite demander ton abonnement papier et tu devais déranger ton voisin pour récupérer celui-ci dans la veste juste au-dessus dudit voisin. Tu ne le sais peut-être pas, mais l’abonnement dans sa forme papier ne peut se loger dans ton portefeuille tellement le format est grand. Alors que tout se miniaturise, se dématérialise, le support de l’abonnement est aussi grand qu’une affiche ! Du coin de l’oeil j’observe le manège et le regard incrédule du premier grand voyageur qui a dû mal à visualiser visiblement que son abonnement papier va pouvoir s’afficher sur sa carte. Imagine un instant, expliquer cela à ta grand-mère qui n’a pas connu avant de partir la téléphonie mobile, c’est à peu près la tête du voyageur, une tête que ferait ta grand-mère en te répliquant la formule désormais légendaire de la publicité qui a réussi son slogan, « mais bien sûr, et en plus je vous mets un paquet cadeau ».

Le contrôleur, agacé devant l’incompréhension du voyageur qui met à mal sa fierté avec laquelle il allait enfin pouvoir en remontrer sur la modernité de la SNCF ironise en lâchant la réplique qui n’appelle plus aucun commentaire, c’est très simple, vous allez sur internet.

Je ne sais pas si tu as déjà remarqué, mais la propension à simplifier la vie qu’apporterait internet est incommensurable et impossible à contester tant il devient ringard d’en douter. Le voyageur devant un tel truisme, dans un hochement de tête forcé, finit par lâcher « bonne idée, j’irais sur internet » comme quelqu’un qui dirait qu’il irait sur la lune.

Intérieurement, je souris, car l’internaute informé que je suis a déjà dématérialisé son abonnement SNCF « fréquence ». Le contrôleur est à moins de deux rangées de siège. En fait il est juste à côté. Je sors mon smartphone, et j’ouvre l’application SNCF pour afficher mon billet « électronique ». Las, je retombe sur le syndrome du sablier !

Nous sommes passés sans même s’en apercevoir sur le tronçon dit à grande vitesse. Le TGV vogue à 200 noeuds vers un port imaginaire.

Je souris doublement en imaginant justement la tête fière du contrôleur quand il va me demander mon titre de transport.

Il arrive, je lui fais remarquer que je suis un voyageur léger et que tout est dans mon smartphone… Mais que la technologie a quelque limite, non pas la vitesse de la lumière mais la vitesse du TGV qui paradoxalement ralentit dans une proportion inverse quasi exponentielle le délai de réponse du smartphone. Le contrôleur à qui je montre le sablier qui tourne toujours en rond me fait « çà va venir ». Sauf que rien ne vient. Il finit par me demander penaud ma date de naissance. Là c’est moi qui suis incrédule. J’affiche ostensiblement un regard « mais bien sûr monsieur, je vous l’emballe avec un paquet cadeau ». Je lui donne donc ma date de naissance et comprend qu’il lui est plus facile avec son stylet de tapoter quelques chiffres sur son terminal plutôt que de tenter de saisir un nom de famille.

Il a d’un coup la banane, Pyrome, c’est cela ? je réponds oui et il la déjà tourné les talons, fièrement.

 

Faraway, so close

Ou « Remo » l’extraterrestre.

Non, j’ai pas envie de visiter la centrale, je connais déjà tout, je l’ai vu dans les Simpson.

La clef Uuuuusb a été utilisée comme pastille de lessive.

Elle fonctionne dorénavant avec le vent.

J’ai mangé de la pomme sur une aire de repos en plein mois d’août, oui mais de la « Golden » du limousin.

Et de cinq à quelques minutes près.

Questa Storia.

Je suis mal rasé et j’ai froid aux pieds.

Bono a résisté au vent.

Solidor, une porte.

Nuit bleue mauve

C’était il y a…c’était hier à peine!

Une feuille de teinte bleue mauve, une de ces feuilles qui vous font penser à des mots doux, pas un billet ordinaire, non, une feuille précieuse, un peu comme un parchemin d’autrefois.

Une écriture de plein et de délié, une écriture bleue coure sur la feuille, de haut en bas. La calligraphie est assurée, rapide, un zeste suave avec ses courbes et ses arrondies.

Le ton est enjoué, volontiers caressant, comme une invitation à une danse, une valse peut-être, un danse à deux, certainement.

Le ton est tourbillon vestige d’un ârome nocturne, et l’écriture empreinte des ébats de la nuit se rappelle, tout comme la peau et les sens se souviennent, même longtemps après.

La feuille au ton bleu mauve est posée là, sur ton écritoire, jouant avec les premiers rayons du soleil levant.

Un frisson juste là, une feuille bleue mauve contient un trésor.

Une signature gourmande tout en bas,

Serait-ce possible alors!

Je t’aime

Edgar Will
(ou Edward Will, toi seule le sait)

medium_BlueWill

Crédit: Deborah Chock / Ecriture