Ton absence m’a transpercé comme le fil traverse le chas de l’aiguille au point de prendre la couleur du fil.
Souvenir londonien sur un quai de métro, ou la transparence d’un souvenir.
C’est un morceau de ciel avec des nuages blancs couleur de neige, un couvercle en forme d’hémisphère.
Un immense globe avec des lutins dedans, quelques fées. Donc un globe avec des nuages au-dessus, évidemment.
Il est trop grand, souvent. A l’intérieur il y a un cerf-volant. Vi. Un cerf-volant. Quelle idée de mettre un cerf-volant dans un globe aussi grand.
Au milieu de cette immensité, ce matin se dessinaient des gazouillis, maladroitement, comme on dessine des gribouillis au fond de la classe quand le cours n’enthousiasme plus l’esprit, une éclaircie dans l’embrouillamini du cerveau devenu trop lent.
Pour aller où ? Rêver un peu sous le firmament? Sombrer dans ses pensées? Ca a quelque chose de tragique, ou nostalgique, ou même peut-être romantique, un gribouillis perdu au coin d’une feuille de brouillon qui n’existe pas encore…
Ne reste que le ciel bleu ouaté de blanc, un morceau de papier blanc noirci. Je le regarde de temps en temps. C’est jolis tous ces petits tracés, une nouvelle forme de pointillisme, une seule couleur et pourtant un arc-en-ciel en forme de pont entre la feuille et les nues.
Et puis tout s’anime, avec un cerf-volant.
Alors je lève le nez et je me demande quoi dessiner, quel rêve, quelle destinée? Et d’abord pourquoi il tourne toujours en rond? Une drôle d’histoire pour un cerf-volant.
Un morceau de rêve à lui tout seul, ce cerf-volant au coin d’une feuille… çà a quelque chose de pathétique.
Aujourd’hui pour la première fois j’ai remarqué qu’il s’envolait au gré du vent, comme les gazouillis portés par la brise. Il n’a pas l’air de vouloir s’envoler vraiment, mais il porte mes rêves au-delà de l’horizon.
Il y a parfois des moments kaïros où succomber devient plaisir;
Plaisir simple et épistolaire enfin de vous écrire.
La première fois que je vous ai vue,
C’était depuis un café, à l’angle d’une rue.
Je ne sais ce qui m’a fait me détourner,
Au moment même où vous passiez;
Sans doute une intuition magique,
Une silhouette de dos, une allure.
C’était un samedi, dans les rues de Paris.
Plus tard, quand en voiture,
Je reconnus votre démarche, était-ce Luxembourg ou Tuilerie?
Peu importe, les palpitations des premiers moments,
Un irrépressible sentiment,
Comme un pianiste jouant un morceau de vie.
Passant à votre hauteur,
Votre main s’égara dans vos cheveux châtain,
Juste le temps d’entrevoir
Un carré de votre peau et son velouté;
Emmitouflée que vous étiez
Dans cette matinale fraîcheur.
Votre joli regard s’est détaché,
Juste le temps de le croiser.
La chamade me saisit
Sans que je n’y comprenne rien.
Depuis lors, j’ai l’impression de partout vous revoir,
Humant je ne sais quelles effluves sur ce trottoir
Est-ce obsession ou addiction?
Il n’est pas un jour sans que ne surgisse votre image
Comme une icône de passage 😉
Pas une nuit sans que je ne vous croise dans mes songes oniriques.
Vous êtes devenue sans le savoir
Le tourment de toutes mes pensées.
Vous êtes déjà unique,
Entre intuition,
Exception
Et passion.
Deux petits fours et une déclaration
Nous voici en automne
pour des moments monotones
pour des paysages en noir et blanc
quand l’hiver sera là,
cassant en noir et blanc
j’ai du bleu à l’âme et j’ai mal
rien n’est jamais blanc,
rien n’est complètement noir
il doit y avoir un juste milieu
comme blanc bleu
Ce passage, trop brutal
de la lumière à l’ombre
sans transition, du clair au sombre
du matin au soir
déjà la nuit
C’est l’automne
ni blanc, ni noir
rempli de couleurs
messager du changement
du pourpre, du jaune, du rouge
une mosaïque chamarrée
des fondus enchaînés
de très beaux fruits
allez, tout bouge
de belles pommes
et quelques poires
saisir le bonheur
un espoir qui luit
ouvrir un album
juste là…
une mosaïque d’automne!