Un treize empreint d’une odeur de superstition s’affiche sur l’icône de
mon agenda.
Je suis parti, tôt, le train file à grande vitesse, logique, c’est même
dans son patronyme, comme une définition.
Dehors, la température a chuté, juste un peu. Le ciel s’est drapé dans un
voile gris bleuté. Le soleil est juste caché, derrière ces quelques nuages
tirés comme une persienne italienne. Dedans, malgré l’air conditionné, je
ne perçois pas du tout cette fraîcheur vivifiante qui tape au carreau.
J’ai envie d’appuyer sur pause et de sortir dans les champs juste
moissonnés. Le temps d’une balade pieds nus dans le chaume doré, humer
l’air, respirer.
Prendre le temps, lentement, sentir la rugosité des restes de paille sous
la plante des pieds, compter les balles rondes comme on compte les moutons
et perdre mon regard loin à l’horizon.
Il va faire beau en ce jour du 13.