Il faisait beau, très beau même.
C’était la première fois.
Le choix de l’endroit m’avait surpris et je suis loin d’être sûr que tu aies exprimé ce souhait avant de partir. D’ailleurs, tu ne voulais pas partir.
Un jour de janvier tu avais voulu jouer les écureuils. La partie se jouait en sept vies et tu les avais déjà toutes utilisées, sans même le savoir.
Un octogénaire de 8 ans ne s’embarrasse pas d’une telle comptabilité, alors tel l’écureuil éveillé par un rayon de soleil hivernal, tu avais une dernière fois sautillé malicieusement près de la cime des arbres.
Ce matin, il fait beau, très beau même.
Entre les tombes, des fleurs des champs, semées au crépuscule de l’été avaient embelli tous les espaces et donnaient un air champêtre et sauvage à ce jardin tout particulier. Tu aurais sans doute aimé. Le journal local en avait fait d’ailleurs une chronique de circonstance en cette veille de la Toussaint. Quelques âmes chagrines s’étaient minutieusement affairées pour enlever toutes traces de ce tapis floral autour de leur tombe respective pour redonner un air sérieux et austère à leur parterre. J’avais souri. La tienne était bordée de jolies fleurs blanches indisciplinées.
En toute simplicité.
A mon papa.
Mais qui est mort?
Mon papa, je vais l’ajouter