Oregon et tilleul

Hier soir, soirée musicale en plein air.

Les musiciens sont dans la cour et les chaises disposées en arc de cercle entre les parterre de fleurs.

D’abord un Brass Band, de belles mélodies…
Oregon, Down by the salley gardens, un air traditionnel juif (Grrr, j’ai oublié le titre)

Le soleil n’est pas encore couché, presque une atmosphère du Sud, un privilège que de s’installer dehors en plein air.

Puis l’orchestre junior. Le vent du crépuscule se lève et ramène toutes sorte d’effluves, un mélange de notes de tilleul et de rose. La musique en écho !
Des musiques de film, Ennio, Nino et pour finir la marche de St Petersbourg dirigée par un chef d’orchestre en herbe haut comme trois pommes.
Les hirondelles vives lui prenaient la main, en virevolte incessante…

Délicieux, le soleil s’est couché côté Ouest derrière le tilleul, il est tard et il faut déjà rentré.

21 sages pour une mondialisation moins sauvage

Paru dans le Monde daté du 23 Mai…

Cette commission ne peut être suspectée d’altermondialisme : présidée par le Prix Nobel américain Michael Spence, un libéral orthodoxe, elle compte vingt et une sommités, dont un autre Prix Nobel américain, Robert Solow, d’anciens chefs de l’Etat ou premiers ministres, des ministres des finances, des représentants de l’ONU et de la Commission européenne, des gouverneurs de banques centrales, ainsi que le patron de la première banque privée du monde, Citigroup.

Créée en avril 2006 et épaulée par la Banque mondiale, la commission s’est penchée sur un phénomène qui ne s’était jamais produit avant le milieu du XXe siècle : depuis 1950, treize pays ont connu un fort taux de croissance de 7 % par an, pendant au moins vingt-cinq ans d’affilée.

Il s’agit du Botswana, du Brésil, de la Chine, de Hongkong, de l’Indonésie, du Japon, de la Corée du Sud, de la Malaisie, de Malte, d’Oman, de Singapour, de Taïwan et de la Thaïlande.

La commission Croissance et développement a étudié les recettes qui ont permis ces étonnantes success stories où voisinent la petite île de Malte et le géant chinois, un temple du libre-échange comme Singapour et une économie très dirigée telle la Malaisie.

Ils en tirent des conclusions qui vont à l’encontre du « Consensus de Washington », cette théorie adoptée par les institutions internationales et élaborée par l’économiste John Williamson à la fin des années 1980, et qui prônait la réduction des déficits, des impôts et des dépenses publiques, l’accélération des privatisations et des déréglementations.

Le rapport de la Commission est sans ambiguïté. « La principale de nos conclusions est que la croissance indispensable pour faire reculer la pauvreté et assurer un développement durable réclame un Etat fort », commente Kemal Dervis, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et ancien ministre des finances de Turquie.

Le rapport ne conteste pas la nécessité de la mondialisation et de l’ouverture économique et commerciale, seules capables de créer des richesses à long terme. Ni le repli sur le marché national, ni le protectionnisme ne sont efficaces à long terme. Mais « les orthodoxies ont leurs limites », prévient le rapport, qui ajoute : « S’il existait une seule doctrine de la croissance valable, nous l’aurions découverte. »

Il estime que « plus l’économie croît, plus une administration publique active et pragmatique a un rôle crucial à jouer ». Ce qui signifie « une planification à long terme », des fonctionnaires mieux payés pour obtenir « une administration compétente, crédible et motivée », des investissements publics dans les infrastructures, l’éducation et la santé, car « loin d’évincer l’investissement privé, ces dépenses l’attirent ».

Le Consensus de Washington ignorait les conséquences sociales des politiques qu’il préconisait. A rebours, la commission Croissance et développement investit ce domaine, car elle est convaincue que l’insécurité économique fragilise le soutien des populations aux réformes nécessaires à la réussite de la mondialisation. Elle demande donc que les destructions d’emplois ne soient pas empêchées, mais qu’elles soient accompagnées par des programmes sociaux aidant les personnes à s’adapter à la nouvelle donne.

Dans le même esprit, elle conseille aux gouvernements de contenir les écarts de revenus que la croissance provoque toujours dans un premier temps et qui pourraient déclencher des troubles.

Loin des certitudes des néoconservateurs américains, qui refusent de dissocier développement et démocratie à l’occidentale, la commission se soucie peu du régime politique qui gère la croissance. Que le pouvoir appartienne à un parti unique, à plusieurs partis ou à des technocrates, l’important est que le cap de la croissance soit maintenu, selon la méthode de l’ancien secrétaire du Parti communiste chinois, Deng Xiaoping, qui conseillait de « traverser la rivière en tâtant les pierres ».

Cet appel à une sorte de principe de précaution économique tranche avec la suffisance qui conduisait les équipes de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à imposer brutalement aux pays en développement l’orthodoxie budgétaire, fiscale et monétaire imaginée à Washington.

Enfin, l’environnement n’était pas au menu des travaux de la commission. Le réchauffement climatique s’est progressivement imposé, au point que Michael Spence appelle désormais les pays industrialisés à « stopper leurs subventions à l’énergie et aux biocarburants ».

Le rapport invite les pays en développement à se soucier de leurs émissions de gaz à effet de serre et de la pollution de leurs eaux, sans attendre d’être plus riches, faute de quoi cette insouciance leur « coûtera extrêmement cher ».
Alain Faujas

Morceau choisi

Une jolie robe noire, un petit haut noir et du rose sur les ongles.
Très important, le rose, pas du nacré ni du rouge, non, un rouge aux ongles rose.

Regard perdu, respiration, premier accord.

Puis le solo du soliste qui emporte en Fa mineure, Bach en concerto.

Salut du public.

Et les yeux mouillés du fier papa.

Et un peu plus tard… « Bonne fête papa ».

Emotion douce dans la fierté.