Hyperborée

Je me suis déchaussé à l’entrée du temple.

Passé la première porte, je me retrouve dans un patio qui ressemble plus à un morceau du Bronx qu’à un lieu de prière.

Le dallage de schistes noirs atteint des températures hyperboréennes. Oui, j’informe simplement mon cerveau que je marche sur de la glace, je ne suis pas sûr de l’avoir leurré complètement, mais avec les 38° extérieur, je n’avais d’autre choix pour parvenir à traverser cet espace incandescent, marchant d’un pas incrédule derrière mes compagnons au pas souple et sûr!

Sans le savoir, je suis simplement entré dans un lieu de prière du Dieu protecteur, quelques paroles du prêtre des lieux, quelques échanges brefs auxquels je ne comprends rien, et je sors médusé, un collier de jasmin au poignet.

A la sortie, après m’être rechaussé, mes compagnons m’indiquent que je dois le porter toute la journée durant pour que son effet protecteur se réalise. Je crois bien que j’ai dormi avec 🙂

L’horloge du temps

Je suis arrivé ce matin à 5h10.

Sitôt sur le tarmac, la chaleur et la moiteur m’ont figé comme une statue hors du temps. Le bus navette se faisait attendre.

Le tapis à bagage roule déjà, une peu comme une horloge, inexorablement, indéfiniment, comme s’il ne s’était jamais arrêté, avec un cliquetis régulier, tic, tac, tic, tac!

Les premières valises sont sur le tapis, quand dans nos aéroports il faut attendre des heures! Je crois voir ma valise, je m’approche. Je ne la reconnais finalement pas.

Ce doit être l’effet « jetlag » ou le manque de sommeil avec cette fichue escale durant la nuit.

Un regard sur la valise qui s’éloigne et d’un flash, je reconnais cette fois mon bagage qui s’enfuie, comme une feuille morte dans le lit de la rivière, vers je ne sais quelle destination, sans un regard.

Je me précipite, vif comme une trotteuse, pour contourner la foule qui se presse autour du tapis. Je me fraye un passage une bonne dizaine de mètres plus loin, et dans un regard:

« Stay zen, Sir, zen, you’ve so many time ! »

Je viens de prendre un uppercut dans le foie, et je reste Ko debout, une seconde, une minute, une éternité; ma tête sonne les douze coups de minuit!

J’attrape quand même ma valise, comme au ralenti, dans un geste décomposé et je m’éloigne, d’un pas lent, au rythme d’une petite aiguille.

Je viens de poser le pied sur un autre continent et j’ai le temps.

Prendre le temps.

Ma main est ta main

lle le regarda bien dans les yeux. Puis elle baissa le regard sur la première page de la lettre, papier de riz, encre noire.
– Mon seigneur bien-aimé,
Dit-elle
-n’aie pas peur, ne bouge pas, garde le silence, personne ne nous verra.
Reste ainsi, je veux te regarder, je t’ai tellement regardé, mais tu n’étais pas pour moi, et à présent tu es pour moi, ne t’approche pas, je t’en prie, reste comme tu es, nous avons une nuit pour nous seuls, et je veux te regarder, jamais je ne t’ai vu ainsi, ton corps pour moi, ta peau, ferme les yeux, et caresse-toi, je t’en prie,
dit Madame Blanche, Hervé Joncour écoutait
n’ouvre pas les yeux, si tu le peux, et caresse-toi, tes mains sont si belles, j’ai rêvé d’elles tant de fois que je veux les voir maintenant, j’aime les voir ainsi, sur ta peau, continue je t’en prie, n’ouvre pas les yeux, je suis là, personne ne peut nous voir et je suis près de toi, caresse-toi mon bien-aimé seigneur, caresse ton sexe, je t’en prie, tout doucement,
elle s’arrêta, Continuez, je vous en prie, dit-il,
elle est belle, ta main sur ton sexe, ne t’arrête pas, j’aime la regarder et te regarder, mon bien-aimé seigneur, n’ouvre pas les yeux, pas encore, tu ne dois pas avoir peur, je suis près de toi, m’entends-tu ?je suis là, à te frôler, c’est de la soie, la sens-tu ? c’est la soie de ma robe, n’ouvre pas les yeux et tu auras ma peau,
dit-elle, lisant doucement, avec la voix d’une femme-enfant,
tu auras mes lèvres, quand je te toucherai pour la première fois ce sera avec mes lèvres, tu ne sauras pas où, à un certain moment tu sentiras la chaleur de mes lèvres, sur toi, tu ne sauras pas où si tu n’ouvres pas les yeux, ne les ouvre pas, tu sentiras ma bouche, tu ne sauras pas où, tout à coup,
il écoutait, immobile, de la pochette de son complet gris dépassait un mouchoir blanc, immaculé,
ce sera peut-être dans tes yeux, j’appuierai ma bouche sur tes paupières et sur tes cils, tu sentiras la chaleur pénétrer à l’intérieur de ta tête, et mes lèvres dans tes yeux, dedans, ou bien ce sera sur ton sexe, j’appuierai mes lèvres, là, et je les entrouvrirai en descendant peu à peu,
dit-elle, et sa tête était penchée sur les feuilles, et elle effleurait son cou du bout des doigts, lentement,
je laisserai ton sexe ouvrir ma bouche, pénétrer entre mes lèvres, presser contre ma langue, ma salive descendra le long de ta peau jusque dans ta main, mon baiser et ta main, l’un et l’autre mêlés, sur ton sexe,
il écoutait, il tenait son regard fixé sur un cadre d’argent, vide, accroché au mur,
et puis à la fin je baiserai ton coeur parce que je te veux, je mordrai la peau qui bat sur ton cœur parce que je te veux, et quand j’aurai ton coeur sous mes lèvres tu seras à moi, vraiment, avec ma bouche dans ton coeur tu seras à moi, pour toujours, si tu ne me crois pas alors ouvre les yeux mon bien-aimé seigneur et regarde-moi, je suis là, quelqu’un pourra-t-il jamais effacer cet instant, mon corps que la soie ne recouvre plus, tes mains qui le touchent, tes yeux qui le regardent,
dit-elle, et elle s’était penchée vers la lampe, la lumière éclairait les feuilles et passait à travers sa robe transparente,
tes doigts dans mon sexe, ta langue sur mes lèvres, toi qui glisses sous moi, et prends mes hanches, et me soulèves, et me laisses glisser sur ton sexe, doucement, quelqu’un pourrait-il effacer cela, toi qui en moi lentement bouges, tes mains sur mon visage, tes doigts dans ma bouche, le plaisir dans tes yeux, ta voix, tu bouges lentement et cela me fait presque mal, mon plaisir, ma voix,
il écoutait, il se tourna à un moment pour la regarder, la vit, voulut baisser les yeux mais ne le put,
mon corps sur le tien, ton dos qui me soulève, tes bras qui ne me laissent pas partir, les coups à l’intérieur de moi, la violence et la douceur, je vois tes yeux chercher les miens, ils veulent savoir jusqu’où me faire mal, jusqu’où tu veux, mon bien-aimé seigneur, il n’y a pas de fin, cela ne peut finir, ne le vois-tu pas ? personne jamais ne pourra effacer cet instant, pour toujours tu lanceras ta tête en arrière, en criant, pour toujours je fermerai les yeux, laissant mes larmes se détacher de mes cils, ma voix dans la tienne, ta violence à me tenir serrée, il n’y a plus de temps pour fuir ni de force pour résister, cet instant-là devait être, cet instant est, crois-moi, mon bien-aimé seigneur, et cet instant sera, maintenant et à jamais, il sera, jusqu’à la fin,
dit-elle, dans un filet de voix, puis elle s’arrêta.
Il n’y avait pas d’autres signes, sur la feuille qu’elle tenait à la main : la dernière. Mais quand elle la retourna pour la poser, elle vit au verso quelques signes encore, soigneusement alignés, encre noire au centre de la page blanche. Elle leva le regard sur Hervé Joncour. Ses yeux la fixaient, et elle comprit que c’étaient des yeux magnifiques. Elle regarda à nouveau la feuille.
– Nous ne nous verrons plus, mon seigneur.
Dit-elle.
– Ce qui était pour nous, nous l’avons fait, et vous le savez. Croyez-moi: nous l’avons fait pour toujours. Gardez votre vie à l’abri de moi. Et n’hésitez pas un instant, si c’est utile à votre bonheur, à oublier cette femme qui à présent vous dit, sans regret, adieu.
Elle continua quelques instants à regarder la feuille, puis la posa sur les autres, à côté d’elle.

Extrait: « Soie » de Alessandro Baricco

7da4beab4e98f3b995992c796dd7a190

clitoris et préliminaires sur mon PC

Rire,

Vu le titre, je vais être indexé dans tout Google. Vi, j’écris pas très souvent, alors quand j’écris, je fais la « Une » sexy 😉

J’ai un nouveau Pc portable. Bon, oui ,je sais, rien de passionnant heing !

Juste qu’il est plus léger que le précédent, beaucoup plus léger, moins de 2 Kg tout mouillé.
Sinon, c’est un PC, plus récent donc….

Mais comme il est aussi plus petit, Mhmmm!!! HP (c’est un HP) n’a rien trouvé mieux que de supprimer le pavé tactile! J’avais déjà mis il y a… au moins çà! Un temps certain pour me familiariser avec le pavé tactile, en fait c’était aller assez vite. Suis un tactile moaaaa !!!

L’index pour glisser et naviguer, le pouce pour sélectionner et hop! C’était parti, ¼ h de pratique sur le pavé, et je surfais sur le web.

Mais là, plus de pavé !!!

J’ai un stylet digital (ch’sais pas si c’est le nom), enfin, un stylet, pour prendre des notes, c’est un système de pointage qui réagit avec l’écran, donc ok pour une prise de note, mais pas vraiment pour les autres usages…

Reste un pointeur, vi, je crois que c’est comme çà. Pfffffffffff !!! Un design inventé par des hommes çà !!! Vi, tu vois, çà ressemble à un petit bouton, placé au milieu des touches du clavier. Je ne vais pas te faire de la métaphore coquine, mais bon, je peux pas m’empêcher de faire le rapprochement avec le clito. Vi, j’ai l’esprit mal placé, mais quand même les ceusses qui ont imaginé çà au début, un petit bouton tactile…

Au doigt et à l’oeil, ce truc! Qu’il est censé obéir, tu parles… Bon, j’en suis à mon deuxième jour. Mais fitchtre que c’est difficile à appréhender.

Pteing, j’approche le curseur presque. C’est le presque qui est terrible, t’es allé, à un pixel de la zone sensible sur l’écran, un pixel, mais pas dans la zone à cliquer! Un pixel, c’est un pixel, insensible le clic !!! Fô être dans la zone de sélection, pas à côté. Alors là, tu te reconcentres et crac tu perds tes moyens, t’es dans le décor !

Je te jure, les préliminaires sont hyper longs.

Suis allé voir dans les réglages, j’ai bien fait! Le pointeur était calé sur « pression forte » presque au maximum. Pfffff! Un réglage par défaut sans doute… Tu parles, moi çà pouvait pas coller, j’ai besoin d’un toucher « doux ». Mais doux, y avait pas! J’ai pu atténuer l’effet en choisissant « léger ».

Et là, j’ai améliorer mes performances!!! du tout au tout… C’est devenu, comment dire, plus naturel, intuitif qu’ils disent !!!

Allez, ze suis sur la bonne voie 🙂

Mais ze vais y arriver, vi, je vais dompter cet objet, namého !

Si tu lis ce billet c’est que j’ai réussi à le poster, le doigt sur le bouton !