C’était à Pâques dernier, je t’avais emmenée dans ce parc discret, dans un écrin de verdure aux couleurs orientales.
La balade était légère sous un soleil timide autour du lac symbole de sérénité.
Je t’avais fait découvrir au détour de mille pas mille plantes fleuries inconnues.
Je t’avais emmenée comme un ado maladroit sous ce temple hindouiste décoré de quelques statues aux postures suggestives et je t’avais embrassée.
J’avais senti ton souffle à peine s’accélérer, j’avais surpris sous mes doigts aveugles un frémissement qu’un grain de peau murmurait.
Nous avions repris la balade avec des regards étoilés parmi les magnolias odorants.
Je t’avais conduite jusqu’au plus bel endroit, après le pont rouge, derrière ces conifères taillés en transparence.
L’air était léger, main dans la main, tu avais vu avant moi le magnolia stellata aux couleurs rosées, ses fleurs comme
autant d’étoiles posées là attiraient le regard et bien plus encore.
Au sol, les pétales formaient un lit immaculé. Tu m’avais entraîné à moins que ce ne soit le magnétisme rayonnant de ces étoiles fragiles. Tu avais posé ton index sur mes lèvres, puis tu m’avais couché sur ce doux tapis.
Tu m’avais enlacé et je crois que j’ai aimé.
Nous nous sommes aimés, des pétales rosés emmêlés à notre peau irradiée d’émotion trop retenue.
et bousculer les conventions, et secouer les bien-pensants… en glissant sous tes mains ma peau irrisée de tes mots. se cacher loin d’eux et écouter nos respirations s’accélerer. suivre le rythme. glisser sur un tapis de fleurs sans jamais quitter ton regard.
aime moi toujours comme ça.
j’ai juste quelque chose à te demander…sourire. ecris ton magnifique texte au présent, et sens la différence. l’imparfait n’est pas ton temps de conjugaison, ni le mien. regarde 🙂
Oui, l’imparfait se rapporte à l’imaginaire, le présent à la spontanéité. Je crois que je vais l’écrire au futur pour ce qu’il promet encore.
c’est comme une sorte de temps suspendu. comme mon souffle à la (re) lecture de ces mots là.
est il possible que le temps joue, avec nous. est il possible qu’hier, nous ayons vécu une chose écrite mille ans avant. est il possible, alors.
je vais garder à vie un bracelet de jasmin, des sourires et puis des larmes. une poste bleue, qu’on ouvre, doucement. tes mains dans tes cheveux, tes yeux fatigués et ton regard heureux.
j’ai relu, des tas et des tas de choses.
rien n’a changé. et tout a changé.
tu restes, immuable, ma plus jolie façon de voir la vie. sauf qu’aujourd’hui, j’en ai pleinement conscience.
et des bisous qui volent, volent.