Aromeurostar

Arôme d’abricots et de poires aux nuances de noix.
Une note de vanille boisée et une finale beurrée.

Dis, çà te fait penser à quoi ?

Non, ce n’est pas un délire d’écriture du lutin par une nuit d’insomnie.

Bon, petite analyse de texte:

Arôme d’abricots.
Allez, je ferme les yeux, fin d’été, en août, de beaux abricots velours et juteux, Mmmhmm!

Et de poires.
Ben, là, j’aime moins le mélange non! Abricot et poire, c’est pas la même saison!

Ah! Aux nuances de noix
Celui qui a écrit çà a dû consommer le noyau de l’abricot ou alors, l’odeur, non, vraiment, là y a un truc qui cloche grave.
Tu me diras, ce ne sont que des nuances, alors, si l’auteur joue sur les nuances…

Une note de vanille.
Vi, çà je le goûte plutôt bien, une note de vanille, c’est léger, un accompagnement.

Mais une note de vanille boisée !
Là j’avoue j’ai un peu de mal, vraiment je ne sens pas du tout le goût forestier pas plus qu’une atmosphère de bûcheron, ni même de feu de cheminée…

Et la finale beurrée, çà doit être pour faire glisser le tout.

Namého!!!

Je crois que celui qui écrit les menus s’est pris pour le lutin en délire 🙂

 

 

 

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C’était le vin blanc servi, Chardonnay pays d’oc 2004 !

Dans les nuages

A 3000 pieds au-dessus de la ville des gens pressés, l’activité a des airs de festivité. Des lampions un peu partout, comme pour un décor de village de Noël, sans organisation précise, et puis çà et là, des chenilles lumineuses, un peu comme ces guirlandes tubulaires qui donnent l’illusion d’un mouvement pas à pas. Des chenilles, à droite, à gauche, obéissant à je ne sais quel instinct millénaire, se mouvent inexorablement dans une seule et même direction, sur une trace invisible qui serpente entre les lampions. Il doit y avoir quelque chose de mystique dans cette migration matinale. Ayant quitté depuis quelque temps déjà la ville pressée, je me suis retrouvé complètement dépaysé, en haute montagne, des sommets immenses à perte de vue, tous enneigés, avec à leur sommet, une bande de nuages gris qui contraste avec la blancheur de la neige et le soleil levant qui accentue le gris de cette écharpe cotonneuse. La chaîne se découpe à l’horizon à perte de vue, je crois bien que je n’avai jamais vu une chaîne montagneuse aussi longue. Dans la vallée, des dizaines de milliers de moutons blancs grisés, non, plutôt des milliers de moutons gris blanchetés (comment çà, ce mot n’existe pas!) s’entassent, agglutinés, ne laissant aucun esapce libre, en route pour je ne sais quelle transhumance. Déjà une voix façon « hotesse de l’air » annonce la fin de l’excursion, dommage !

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Napoléon

Mauer
Cet été je suis retourné à Berlin. Je n’y étais jamais retourné depuis la chute du mur. Ce mur si pesant au milieu de la ville imposait sa présence. Il était impossible de le taire, quelque soit le quartier, il était là, au bout de la rue, coupant les rails oubliés du tramway. Pesant par son emprise militaire omniprésente, miradors, soldats, check-point, le mur privait d’un espace de liberté, plutôt d’un espace pour respirer. « Ick bin ein Berliner » avait lancé JFK du haut d’une estrade près du mur. Ces estrades, parsemées le long du mur me donnaient le frisson. Je m’y étais aventuré une fois, peut-être deux fois… Mais voir de l’autre côté, des soldats impassibles, armés comme pour un temps de guerre, des soldats du même âge, si jeune, avec un regard froid voire soupçonneux qui vous scrutait jusqu’aux os, voir ces soldats derrière le mur me tétanisait. Découvrir, juste de l’autre côté, le morceau de rue qui se prolongeait, vous rappelait une amputation. Non, l’amputation serait la perte d’une extrémité, non, c’était une blessure béante, au milieu, un sectionnement, c’était beaucoup plus qu’une amputation. Il y avait ce fameux Check-point Charlie encore plus angoissant. C’était un point de passage obligé pour se rendre de l’autre côté. Mais quel point ! C’était surréaliste mais bien réel. Décrire le ressenti lors du passage dépasse mes mots. Une angoisse montait au fur et à mesure que l’on avançait dans cette rue du quartier américain, au premier poste de soldat américain, la respiration se tend, le corps en concentration se prépare comme pour un départ du 100 mètres. Puis la chicane, les miradors, les soldats aperçus depuis l’estrade, ce que l’on appelait les « Vopos », VolskPolizei, la police du peuple…contrôlait servile, l’asservissement de la ville. Le mutisme envahit l’habitacle, même le moteur est silencieux. L’atmosphère est surannée, aucune respiration, la tension est à son comble. Le corps est aux aguets, tous les sens se contractent, le visage se ferme, l’oeil se met en mode rafale, et chacun se donne un air de ne rien voir. Fin de la chicane, le corps refuse de se détendre, seule la respiration se lâche, le moteur ose à peine ronronner. Il fallait quelques minutes, plus encore, après avoir tourné à droite, hors de vue du mur, une éternité avant que nous puissions à nouveau parler, j’allais dire librement. Il y avait aussi un mur plus rebelle. Celui du centre où les premiers tags apparaissaient, comme pour défier son autorité, son austérité. Cela peut vous paraître anodin, mais cela ne l’est pas. A l’époque, les tags étaient encore très rares, ils n’avaient pas envahi les grandes villes de leur stigmate accrocheur. C’était un espace de liberté sur un instrument privant de liberté. La sensation qui s’en dégageait était presque jubilatoire, un vrai pied de nez. Quand au détour d’un de ses méandres tu apercevais l’envers et l’endroit, cela faisait penser à une pub pour la lessive, avant, après, un côté gris neuf et vierge, de l’autre un côté frondeur et coloré… Dans le quartier français, une inscription prémonitoire « murmure d’un mur mort ». Hors du centre ville, le mur imposait sa silhouette trop propre. Je ne manquais pas, avec une certaine espièglerie, de jeter un oeil à travers le mur dans quelque fissure, un regard librement volé, quelques épis de blé, un coquelicot, et au loin, la cité. Je ne sais pas si ce mur a orienté plus tard certains de mes comportements. A y regarder de plus près, je crois que oui, je ne sais pas dire non. Les vrais murs que l’homme construit, rares mais trop nombreux, rappellent inexorablement la vraie nature humaine. Les murs que l’homme bâtit sont d’abord dans les têtes. Ceux-là ne sont pas rares, ceux-là se construisent chaque jour. Le plus souvent ils sont érigés sur les fondations de la différence de l’autre, différence de culture, de religion; différence d’appréciation, d’éducation; différence de pensée, d’intérêt; différence de perception, d’appréhension, différence de sentiments, d’intensité, toutes les différences. Ces murs là dressés dans les têtes sous l’impulsion d’un moment sont aussi durs et injustes. Ces murs là sont devant vous, en vous, les sentiments plus que la raison les ont bâtis. Vu d’ailleurs ils font sourire, vu d’ici ils font pleurer. Seul le vent l’emportera, et quelques gouttes de pluie aussi.

Nuit de verre

medium_bluehotelFigure-toi que trouvez une chambre disponible à Paris pour ce soir, c’était impossible !

Faut dire que je m’y suis pris au dernier moment!

Pas moins de trois secrétaires sur le pont, et pas une chambre disponible ! Le 18 oui, le 21 oui, mais le 19 et 20 rien.
Vous comprenez, avec tous les salons !!!

Ben, j’sais pas quels salons il y a en cemoment dans la capitale, mais j’ai testé moi-même, rien !

Finalement, j’ai trouvé à 19h hier soir, vi je sais, suis du genre opîniatre.

Mais alors, pas vraiment Paris, nan, quartier Défense !

Pffffffffffffffffffff! Nanterre préfecture, tu connaissais toi ?

Ben tu perds rien, mais rien de rien.

T’arrives tout droit du RER, sur une place ou les rails de tramway oubliés ont un air artistique de sculpture néo-moderne, ils sont en éventail !

Mais passer l’effet de surprise, c’est carrément vide de vie, j’aime pas mais pas du tout.

Le réceptioniste m’annonce que mon paiement internet n’a pas fonctionné, je râle pour la forme!

A peine, et il me dis, je vous surclasse en chambre « privilège » !!!

Tu parles, du coup je me dis, pas si complet que çà finalement.

Et là, la chambre « Privilège » , je m’en moque éperdument, je suis là pour une seule nuit, et franchement, j’ai un superbe écran plat !!! pffffffffffffff!!!

Un lit aussi large que long…

Bon, je n’ai pas mangé, je descends.
Il y a bien le restau de l’hôtel, en bas, mais j’aime pas ne pas pouvoir choisir, je préfère sortir.
Et là il y a sur la place de béton aux rails perdus, genre mikado éparpillé, deux italiens, nan des franco-italiens, un chinois, et un japonais, ah! j’oubliais, un turc.

Une ambiance vide. LA clientèle est éparse, les rues sont vides, les bureaux sont vides, l’espace est vide. Je consomme ma lasagne, et hop! je file dans ma chambre « Privilège »

Bonne nuit!