Matin calme

matin

 

Ce matin je me suis levé à l’aurore, tu sais, juste ce moment qui précède.

La nuit était encore là sans être là.

Une lune magnifique, élégante, presque fière qui me regardait.

(Si, si, si, elle ne regardait que moi d’abord! J’ai bien le droit à un côté narcissique hyper dimensionné)

J’étais seul, dans ma cuisine, dehors, le réverbère diffusait une lumière douce, orangée, pâle copie du soleil qui allait se lever.

Dehors, premier gazouillis, juste derrière les volets que je n’ai pas ouverts pour ne pas éveiller la maisonnée, un gazouillis printanier qui accompagne mon café, la tête dans les nuages,

(Vi, vi vi, y a pas de nuages aujourd’hui, mais là dans ma cuisine, au-dessus de ma tête, y a un microclimat).

6h00 déjà! Mince, le taxi doit m’attendre. Hop! Je sors dans le jour encore nocturne.

« le soleil est déjà levé »

« Comment çà chez toi, le soleil est déjà levé ! C’est le décalage horaire, ici, terre de l’ouest, le soleil n’a pas encore montré le bout du bout d’un rayon, ou alors c’est la lune qui éclaire, ou encore un lampadaire».

Départ, le taxi m’attend au numéro 6 !!! Pffffffffffffffff! le 6 n’existe pas dans ma rue, alors t’imagine !

Je ne sais pas toi, mais le taxi c’est une touche d’adrénaline assurée, comme pour te doper, un truc infaillible… De bon matin, le genre de moyen de transport qui te met dans une forme hyper réactive! Bon, heureusement qu’il n’a pas changé de rue, il n’y a pas de numéros pairs dans ma rue,

« C’est pas possible »,

« Comment çà ! Vérifie toi même, ma rue est impaire et puis voilà ! Non mais !».

Départ donc,

« Bonjour madame »

« Un chauffeur de taxi est toujours un monsieur !!! »

« Et bien nan! Ce matin c’est une dame, tout ce qu’il y a de, enfin, une femme chauffeur de taxi, comme un chauffeur, tu vois ?»

« Nan, je ne vois pas vraiment ! »

« tu ne vois pas, tu ne vois pas, t’es pas réveillée toi, t’es encore toute chiffonnée mdrrrrr ».

Direction la gare, un plaisir le matin, je parle pour la dame, un plaisir de circuler,

Euhhhhhhhhhh!!! Je te vois sourire, j’ai dit un plaisir de rouler en taxi dans les rues désertes de la ville, genre seul au monde.

« tu n’est pas seul »

« Ah! La la la la, le chauffeur conduit (vi, ben je vais pas écrire la chauffeuse quand même), le chauffeur qui est une femme conduit et moi je suis seul dans le taxi, seul dans la ville, un sentiment curieux, entre pouvoir et impuissance ».

Tu me dis :

« Faudrait choisir !»

J’ai dit :

« entre , un sentiment « impuivoir » »

Tu me rétorque :

« çà n’existe pas ce mot là »

Je te réponds :

« ce n’est pas parce que les mots n’existent pas qu’il ne faut pas les utiliser, entre pouvoir et impuissance, un sentiment « d’impuivoir » »

« Tiens regarde plutôt, la lune cligne de l’oeil, l’horizon se lève! L’aurore en couleur rose. Dans les prés, un fin manteau de brume, à peine, un voile, tout léger, comme les nuages à l’horizon »

« Faudrait savoir, les nuages c’est dans ta cuisine ou à l’horizon ? »

« Ben, euh! Là, ils sont magnifiques les nuages, juste à l’horizon, regarde au-dessus, comme un écran, un paravent, juste pour que le soleil s’habille, faut pas croire, le soleil il est pudique, il a besoin de s’habiller à l’abri des regards ».

D’ailleurs les nuages le lui rendent bien, maintenant, ils lui font un paravent mordoré, juste là posé au-dessus de la cime des arbres. Les nuages deviennent gris sombres,

Tu souris :

« gris sombre, c’est pas clair »

« tu m’embrouilles avec toutes ces nuances aussi ! »

Je te répète :

« les nuages deviennent gris sombres, attends, je vais te trouver une métaphore comme un mur tout gris par exemple »

« Pfffffffffffffffffff! Tu parles d’une métaphore, t’es vraiment dans les nuages ce matin »

« ah! Tu vois, elle n’est pas si nulle ma métaphore, c’est exactement çà. »

« Tu vois mieux là!, un nuage gris sombre avec dans le dos une lumière intense que tu devines à peine, juste à la lisière, comme une découpe au chalumeau »

« N’importe quoi, tourner le dos à la lumière, je croyais que c’était un paravent… »

« Vi, vi, t’as raison, mais comment décrire l’envers du décor, attends, je traverse l’horizon »

Le soleil de face cette fois-ci, tout nu en train de s’habiller.

« Mmmhmm !!! »

« Comment çà Mmmmhm, tu vois rien, je te rappelle, t’es de l’autre côté du paravent, bon, je poursuis »

« Le soleil, tout nu, derrière son paravent, en train de s’habiller découpe un raie de lumière à la frange d’un paravent de nuages presque transparent

(n’importe quoi, je croyais que c’était gris sombre, vi, ben de ce côté-ci c’est transparent, tu t’es jamais habillée derrière un paravent, çà se sent, quand tu es derrière, t’as toujours l’impression d’être visible, d’ailleurs, cela ne s’appelle pas un paraforme mais un paravent 😛 »

« vi ben toi non plus, t’as jamais dû utiliser un paravent »

« grrrrrrrrrrrrrr!!! attends, je te fais une métaphore, c’est comme un rideau accroché à la fenêtre, à l’intérieur, tu ne vois rien de ce qui est à l’extérieur, en revanche de l’extérieur, tu peux voir tout l’intérieur (comment çà c’est l’inverse, mais t’as décidé de me contrarier ce matin… je t’assure, quand il fait sombre au dehors et qu’à l’intérieur tu as invité la fée électricité, du dehors les rideaux sont transparents, mais du dedans, totalement opaque gris sombres). Bon, finalement, c’était mieux de l’autre côté, comme quoi entre voir et deviner, il vaut mieux deviner les formes 😉 ».

 

Mince, on arrive dans la ville !

 

 

Rayon de jardin

hirondelle

Un instant magique,
un moment de pur merveille
une éternité de bonheur
ce matin, dans mon jardin.
Une odeur d’herbe fraichement coupée
une chanson à tue-tête,
comme un brin de musique
plus qu’un air de fête
une jolie ritournelle
de magnifiques fleurs
dans un arbre fruitier
une note rosée
dans mon plus beau pommier
et là haut, comme attiré
un superbe arabesque dessinée
une hirondelle si belle
dans un ciel bleu
une hirondelle joueuse
dans un vol majestueux
une hirondelle amoureuse
dans un rayon de soleil

Goblin, un rayon secret

Nénuphar Recherche Quetchua pour ceux qui suivent

queshua

Dans le TGV, le plafond semble bien bas, gris, comme un jour de pluie, d’ailleurs il pleut, et les gouttes de pluie filent le long des vitres, comme conduites par je ne sais quel impératif pour rejoindre une destination hypothétique ou encore honorer quelque rendez-vous des plus importants. Elles filent à très grande vitesse, normal dans un TGV me direz-vous!

Oui, mais elles courent à l’opposé du TGV ! C’est vous dire la surprise… Un bref rappel de physique, si le TGV roule à 300 km/h et que les gouttes de pluie glissent en sens opposé à … 300 km/h, eh! bien, vous venez de vous rendre compte que les gouttes de pluie voyagent actuellement à 600 km/h en vitesse relative, et que, par conséquent la SNCF vient de battre son propre record mondial pour un train avec passagers à bord!

Comment çà, les gouttes de pluie ne sont pas des voyageurs! Mais ô combien, ce sont des gouttes de pluie voyageuses.

Je dirais même plus, des gouttes de pluie qui voyagent (nan! çà c’est Dupond dans le couloir qui vient de le répéter).

Des gouttes de pluies voyageuses, comme caresses du vent, qui sait quel sera leur destination, avec beaucoup d’imagination, sur une fleur toute jaune d’un champ de colza (vi, c’est la saison du colza tout jaune), ou alors, par inadvertance, si elle se glisse dans un interstice de la rame, au coin d’une vitre, elle finira gare St Charles sous un soleil taquin (Vi, un TGV çà voyage beaucoup par essence, euh!!! enfin par électricité, enfin, çà voyage pas mal…).

Dites, il s’est arrêté de pleuvoir, je ne sais pas chez vous, mais là dans la rame, c’est fini, le temps est toujours aussi gris mais sans pluie. Alors là! C’est un nouveau procédé à breveter, le sèche-linge ambulant. Je te jure, tu accroches des jolies robes dentelles à peine essorer à la rame, et Pffuuittt, plus rien, micro séchées!!! Les vitres sont nettes, nan, attend! Il reste des micro billes de pluie, les gouttes ont été micronisées, çà c’est le double effet, le premier, la goutte du record du monde, le second, la goutte en mutation génétique (Bof! j’en sais rien, une goutte mutante, c’est sûr).

Tiens, j’avais pas remarqué, mais là maintenant que tout est propre comme un sou neuf (pas terrible la métaphore, disons plutôt comme un verre de cristal, mais un verre de cristal propre, vous voyez ce que je veux dire, nan, normal, vous ne regardez pas au bon endroit, là, c’est mieux, vous visualisez mieux, un verre de cristal nickel, Pffffffffffff!!! nan, pas un verre en nickel de cristal, un verre de cristal net de nœud, vous suivez, moi plus, vous m’avez emmêlez avec vos histoires à dormir debout, un verre en cristal qu’on se voit à travers, vous voyez mieux, ah! voilà çà y est, il fallait une touche narcissique), donc comme la vitre est propre, je distingue un graffiti, NRJ comme Nouvelle Radio Jeunesse, nan, j’ai mal lu, NRQ !!!

 

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Rendez-vous

rendezvous

Il n’y a pas de hasard,
il n’y a que des rendez-vous
Texte: Diane Dufresne / Musique: Alexis Weissenberg

Tableau « rendez-vous » par Collier Campbell lifeworks

Depuis votre départ aucune nouvelle de vous
Je récidive, je m’égare, en vous cherchant partout
Sans rien attendre, j’attends surtout un signe de vous
Vous avez droit à tous mes égards, est-ce l’amour fou ?
Il n’y a pas de hasard
Il n’y a que des rendez-vous

Où êtes-vous quand je pense à vous, réel et flou
Sans rien prononcer, je vous parle, m’entendez-vous
Je m’ennuie de ce doux regard par-dessus tout
Et cette odeur de voleur de roses dans votre cou
Il n’y a pas de hasard
Il n’y a que des rendez-vous

Dans cette ville où il se fait tard, je pense à vous
La rue est d’un teint blafard, que faites-vous
Une voiture éteint ses phares
Oh !
Quand tout à coup
Vous êtes là, suis-je en retard, mais que dites-vous ?
Il n’y a pas de hasard
Il n’y a que des rendez-vous