Plumetis

plumetis

Parfois, tu peux passer des milliers de fois près d’une personne, d’un objet, d’un détail sans jamais le remarquer. Cela peut durer des minutes, des heures, des jours, des années, tout dépend, mais quand tu réalises d’un coup, c’est comme une révélation.

Je suis sûr que tu l’as déjà vécu.

Souvent, cela concerne le changement continu, un élément qui finalement se modifie beaucoup mais en mode graduel, régulièrement, pas à pas, petit à petit, progressivement.

« Oui, bon, j’ai compris ! »

Donc si tu vois bien, c’est un peu comme, l’arbre qui porte déjà des embryons de fruits, la fleur qui vient d’éclore, le panneau publicitaire qui a changé de logo, ta fille qui a grandi (Maaahhaaa! Réveille toi, mais alors elle s’envole de chez first!), ton regard qui s’est plissé imperceptiblement.

« Hum! Imperceptiblement! Je confirme, t’as pas dû remarquer le détail qui marque! »

Je me tais, comme tu sais, il est des silences qui en disent longs :P.

Je reviens au fil de mon histoire.

« Ah! Bon! Y avait donc un fil! »

Vi, ben si tu interromps à tout bout de champs, forcément, le fil s’emmêle…

Chez moi, dans ma descente de garage j’ai découvert un joli bleu incroyable. Quelque chose que tu ne peux pas imaginer possible.
Figure toi que la descente est recouverte d’un bitume genre macadam lambda, et tous les jours, au moins une fois, la voiture emprunte ce passage.

« Évidemment! Une voiture qui sort et entre dans un garage, franchement!!! Et puis çà doit faire au moins deux fois, un aller et un retour!»

J’ai cru que tu allais me faire le coup d’un va et vient 😉

Oui, oui, et là, dans la descente, accroché au gravier bleuté, un myosotis!
Un myosotis en fleur qui s’est épanoui, cramponné en milieu hostile, je ne sais pas comment il survit, mais c’est une prouesse de la nature, un miracle de conduite.

C’est presque comme si il (ou elle, c’est quel genre le myosotis ¿¿¿) se trouvait fixer dans le sable du désert de Nubie sur le trajet du Paris-Dakar.

« Euh! Le désert de Nubie sur le trajet de Paris Dakar, faudra que tu me fasses un cours de géographie! »

Au début, j’ai cru que c’était un fragment qui s’était détaché d’un plant principal, un fragment bleu et vert. Mais non, en m’approchant, j’ai découvert qu’il s’agissait d’un vrai pied qui avait développé un système radiculaire en surface du bitume!!!

« Dis, sort de ton rêve, les chimères bleues quand même, c’est plus de ton âge »

Si, si, si!

Et pour surprendre mon oeil curieux, une petite plume blanche s’était agrippée au feuillage vert. Elle vibrionnait sous un vent léger et l’ensemble apportait une touche inattendue dans un jour radieux comme seul le soleil sait en dessiner.

C’était un duvet blanc dans mon myosotis bleu au feuillage vert tendre, et je viens seulement de le découvrir.

PS: Faudra que tu m’expliques comment on fait de jolies photos en mode macro! Suis pas vraiment au point 😉

Ce matin, réveil printanier

turtledove

Ce matin, dans ma cuisine.
Vi, je passe souvent par ma cuisine le matin.
La tribu n’est pas encore éveillée
Et c’est un doux moment de solitude.
Et je ne suis pas seul, sur ma terrasse (enfin, qu’on se comprenne bien, le soleil se faisant attendre infiniment en ce début de printemps, je suis dedans et non dehors 🙁 ), sur ma terrasse donc, une tourterelle sautille, par petits sauts.

(Vi, ben c’est sûr, on n’a jamais vu sautiller à grands sauts)

Elle est fragile comme tu peux l’imaginer, à peine inquiète, et je suis tout étonné de voir cette tourterelle sur ma terrase.

(Et pourquoi donc, une tourterelle un jour de printemps, c’est presque comme une hirondelle…)

Elle se sera échappée de quelque volière environnante, oui, dans mon souvenir, les tourterelles roucoulent dans des volières de ma grand-mère et nulle part ailleurs. Et souvent, elles vont par couple, dans des volières au grillage alvéolaire, genre hexagone, genre qui fait la mode d’aujourd’hui de certain meuble de cuisine justement, du plus grand chic alors qu’il ne s’agit que d’un vulgaire grillage de volière, si si si.

Ma tourterelle vient de s’envoler vers son nid douillet, sitôt remplacée par un rouge-gorge craintif qui ne fait qu’un passage éclair en sautillant également mais de sauts vifs et lilipputiens.

C’était ma terrasse par un jour d’avril sous un soleil absent, un rayon de printemps 🙂

Je t’aime

ens

 

Jour J
Quelques morceaux d’un puzzle
Débarraser la table d’un air renfrogné avant d’aller au comptoir du bar…
Evidemment, un Xen de poche aurait été utile.
Anna Gavalda ne se doutait sans doute pas (pas de doute là dessus).
Euh! ben moi non plus « renfrogné », dans la langue de Shakespeare…

Quelques morceaux d’un puzzle désordonné
Ensemble c’est tout.
Il fait beau, mais un peu tôt
Un verre de Monaco

Quelques morceaux d’un puzzle orangé
Démonstaration stochastique
çà te parle pas beaucoup
Disons, çà fait longtemps (Nan, je te sens là pétiller en coin, pas très longtemps na! :P)
Google, alors?
Evidemment, stochastique prend du sens.
Tu recherches avec un algorithme stochastique
Démonstration mathématique
Vous recherchez stochastiquement.
Voue ne le saviez pas, moi aussi.

Quelques morceaux d’un puzzle éparpillé
Restaurant « les bains »
Accueil au couteau,
Tout se perd.
Je te parle tu sens de la vie (tu parles!)
En passant, de jolies choses sur les blogs
Ah! le truc des ados (du coup je me sens jeune…, mon fils ne serait plus un ado… du coup je me sens vieux! et je suis encore un ado! :P)
Nan, je t’assure, des découvertes à lire!

Quelques morceaux d’un puzzle d’une tranche de vie
Tu bois du vin?
Oui, un peu (moi, ?????)
Au verre, bordeaux côte de Bourg
Mon fils grandit trop vite, je n’ai pas eu le temps

Quelques morceaux d’un puzzle inachevé
Il joue (bizarre, ce terme jouer, comme si le hasard), il joue une partie de son avenir.
Nan, au fond, rien ne se joue, le pêcheur mexicain continue de prendre son temps.
Je ne le lui dis pas.
La lampe est orangée, un choix superbe!
Il me fait, tu peux enlever le « A »
Il a grandi.

Quelques morceaux d’un puzzle à construire
Merci Papa du haut de ses… Pffffffffff!!! je me sens petit.

Je t’aime mon fils.

 

Cynodrome

magnoliastellata

 

C’était à Pâques dernier, je t’avais emmenée dans ce parc discret, dans un écrin de verdure aux couleurs orientales.

La balade était légère sous un soleil timide autour du lac symbole de sérénité.

Je t’avais fait découvrir au détour de mille pas mille plantes fleuries inconnues.

Je t’avais emmenée comme un ado maladroit sous ce temple hindouiste décoré de quelques statues aux postures suggestives et je t’avais embrassée.

J’avais senti ton souffle à peine s’accélérer, j’avais surpris sous mes doigts aveugles un frémissement qu’un grain de peau murmurait.

Nous avions repris la balade avec des regards étoilés parmi les magnolias odorants.

Je t’avais conduite jusqu’au plus bel endroit, après le pont rouge, derrière ces conifères taillés en transparence.

L’air était léger, main dans la main, tu avais vu avant moi le magnolia stellata aux couleurs rosées, ses fleurs comme
autant d’étoiles posées là attiraient le regard et bien plus encore.

Au sol, les pétales formaient un lit immaculé. Tu m’avais entraîné à moins que ce ne soit le magnétisme rayonnant de ces étoiles fragiles. Tu avais posé ton index sur mes lèvres, puis tu m’avais couché sur ce doux tapis.

Tu m’avais enlacé et je crois que j’ai aimé.

Nous nous sommes aimés, des pétales rosés emmêlés à notre peau irradiée d’émotion trop retenue.