Défense de parler

ligne1

Défense de parler !!!

Ce matin, tôt, je prends la ligne 1.

C’est une ligne de métro avec des rames récentes, enfin, je dis çà, j’en sais rien, en tout cas parmi les plus récentes, avec les sièges parallèles à la voie et des voitures ouvertes en enfilade, plutôt sympa.

Je m’assieds sur un strapontin, la voiture n’est pas bondée, et cela me donne une vue imprenable au niveau du bassin des personnes debout.

Je ne sais pas si c’est la ligne qui veut çà, l’horaire, en tout cas, la voiture est classe !!!
Je ne vois que des sacs à main griffés.

Si,si si, c’est à peine croyable, tous, je dis bien tous les sacs à main que ces dames portent, arborent qui la griffe Louis Vuitton, qui la griffe Longchamps, j’en passe parce que je ne les connais pas, des Chanel, Yves St Laurent, c’est carrément un défilé de mode pour accessoires de grands couturiers!!!

Et ces messieurs ne sont pas en reste, avec leur attached-case en cuir pleine peau, mais là, la griffe doit être discrète, je ne la vois pas. Avec mon sac à dos, vi, moi je transporte mon portable et mes documents en sac à dos, avec mon sac à dos, j’ai un air exotique.

C’est pas possible, je suis tombé dans un défilé haute couture, je t’assure!

Les jeunes femmes, ont orné leurs ongles de pied d’un vernis noir, ornés de motifs clairs. Je ne sais pas exactement ce que c’est. Ben, j’allais quand même pas poser mon nez à leur pied…
Dis, si vraiment les motifs sont faits à la main, cela doit prendre un temps fou! Tu te rends compte, 10 ongles de pied, à vernir en noir, attendre le séchage, enfin je suppose que pour le décor qui suit, il faut que ce soit sec, puis un à un, décorer avec un motif… Une éternité de patience!

Ah! Pour faire bon assortiment de couleur, le lecteur MP3 est un ipod aux écouteurs blancs !!! En contraste avec un bandeau noir posé dans les cheveux.

Tiens, tu prends tous les accessoires des personnes devant moi, tu pars en vacances pour les îles pendant 2 semaines au moins !

Vi, j’ai un faible pour les îles, pas forcément lointaines.

Après un moment, je me rends compte que c’est un silence quasi parfait. Personne ne parle à personne! Chacun est comme dans une bulle, l’air gris et triste, préoccupé.

Je souris intérieurement, puis je souris tout court. Là, pour le coup, suis vraiment exotique, si quelqu’un m’observe, le seul dans la voiture qui sourit !!!

Tiens, tu pourrais presque penser qu’il s’agit d’un défilé de mode pour cérémonie funéraire!

Je promène mon regard à gauche à droite, pas un rictus, seul un air sombre habille leur bobine.

Ah! Peut-être celui-ci, là-bas, avec son journal l’Equipe qui savoure la victoire de l’équipe nationale trois buts à un contre ces fabulateurs d’italiens (fabuleux tu voulais dire ! nan, fabulateurs, d’ailleurs tu crois que çà vient de la même racine ?).

Pffffffffffffff!!! Défense de parler, çà doit être çà leur devise ce matin, Défense, l’Esplanade, je descends.

Je m’oriente, boutique d’accessoires Pecca en face de moi, dis tu crois qu’ils achètent leurs accessoires dans cette boutique, en tout cas, çà ouvre tôt, je parle de la boutique, je prends direction Courbevoie comme conseillé.

C’est la première fois que je viens dans le quartier.

Bon, un plan, mince!, la rue de mon rendez-vous n’existe pas !!! Comme j’ai une vague idée de la direction à prendre, je pars. Je marche au milieu d’un dédale de buildings aussi austères que l’étaient les gens dans le métro. Je me dis, tiens, le vieil adage qui se ressemble s’assemble doit être terriblement vrai dans le quartier.
C’est presque sinistre, le mot est trop fort, disons que cela donne une impression immensément vide. Ou alors c’est le temps gris de ce matin qui leur donne grise mine.
D’accord, il est encore tôt, mais çà ne respire pas la vie ce truc, un peu comme un empilage de legos trop grands. C’est à s’y perdre, il y a des escaliers partout, des passages, encore des passages, des passerelles et déjà des gens pressés.
Je finis d’ailleurs par me perdre.
Enfin, je ne suis pas perdu, vu que je ne sais pas où je vais, je déambule. J’appelle mon rendez-vous pour l’avertir de mon possible retard. La personne me fait, mais je l’avais bien dit à votre secrétaire, le plus simple c’était de prendre un taxi.
Bon, comme les explications d’itinéraire ne m’aide en rien dans cet enchevêtrement de buildings, je décide d’aller à l’entrée d’un hôtel que je viens de repérer pour prendre un taxi.
Las, bon, t’as raison, je ne suis pas patient, mais j’ai quand même bien attendu 5 mn, c’est l’heure du check-out, il y a deux personnes qui attendent devant moi, mathématiquement, si au bout de 5mn aucun taxi n’est là, si je multiplie par deux personnes en attente devant moi, il faudra au bas mot 10 mn d’attente, à supposer que le premier taxi arrive dans la seconde… Tu me suis, nan, pas grave, je ne suis pas patient, je rentre dans l’hôtel, doit bien y avoir le wifi. Çà marche ! C’est fabuleux ce truc, le wifi. Je me connecte à internet, hop! Viamichelin, adresse du rendez-vous, clic et voilà le plan. Je suis à 5 mn à pied à peine, moins que le temps d’attente d’un hypothétique taxi.

Je file. Alors que la file d’attente des taxis n’a pas changé! Mathématiquement, nan, j’arrête.

Rire!

Maaaaaaaaa, ils sont fous ces parisiens, il y a sur la bretelle ?, le boulevard ? Enfin, sur la route qui borde la Seine, euh! Nan, çà doit pas être la Seine ici, j’sais pas , en tout cas, il y a un embouteillage digne d’un jour de départ en vacances, sauf que là, c’est tous pour aller bosser.

Je ris.

Je suis bien le seul, j’imagine les deux qui attendaient le taxi qui n’arrivait pas pour cause d’embouteillage et qui maintenant… Enfin, le premier d’entre eux est sagement assis à l’arrière d’un taxi, à l’arrêt dans le dit embouteillage, c’est ubuesque !

Bon, mine de rien, je marche et j’arrive. Ah! La rue est effectivement petite, un bar tabac au bout, un restaurant, une brasserie, çà fait un début de vie.
C’était un matin sur la ligne numéro un, chut! Défense d’en parler.

 

 

En terrasse

terrasse

Un regard clair

C’était un jour de Juillet, il faisait chaud.

J’ai une réunion « marketing » avec les deux jeunes femmes en charge de la fonction.

Nous commençons à balayer toutes les perspectives possibles, les orientations marketing, que savons-nous faire, pourquoi nous le faisons mais que pouvons nous faire d’autre ou de mieux? Et chacun d’y aller de ses idées… Une bulle d’air!

La matinée a été fertile !

Nous allons déjeuner ensemble ?

Hum! Comment refuser !

Nous attrapons dans les couloirs un collègue et nous voici partis pour déjeuner au restaurant du coin.

Nous avons réservé pour trois mais nous sommes quatre.

Voilà, la table au fond là, c’est pour vous.

Euh! En terrasse, c’est pas possible ?

En fait la terrasse est quasi vide, sauf que…pour le service elle est éloignée des cuisines. La serveuse fait une moue à peine réprimée et nous conduit en terrasse.

Le temps est magnifique, pas encore trop chaud, la canicule n’est pas encore là, comme un air de vacances avant l’heure.

Nous passons commande et devons patienter, un peu, beaucoup, à mon avis la serveuse nous fait payer discrètement notre velléité de clients zélés.

Nous discutons, de choses et d’autres, les vacances sont un vrai sujet en cette période où chacun prépare dans sa tête son futur départ.

Puis nous revenons aux sujets professionnels, argumentons, évoquons les pistes possibles, les opportunités etc… et là, au beau milieu de la conversation, la jeune femme aux yeux clairs, (tu sais, celle de la piste de danse) me fait, en me plantant son regard dans le mien:

« Choisir c’est renoncer »

Je suis resté là, les yeux écarquillés, la phrase dans la tête qui résonnait en une musique triomphale (je ne peux pas te faire le son, mais çà faisait quelque chose comme Ta ta ta tam ! Genre la neuvième de Beethov)

Comme un cartable dans l’air

Hier, rentrée des classes.
Bizarrement, le soleil bleu était de retour.
Jour gris dans les coeurs
Une angoisse incontenable
Une inquiétude viscérale
Une peur vissée là
Au creux
Et des pleurs,
Encore
Un air renfrogné
comme un destin résigné.
comme un père démuni devant ce flot insubmersible.

schoolbag

Comment lui dire que ce sont les plus belles années ?

Douceurs

douceursHier soir, je regardais la télé. Tu vas pas me croire, y avait rien !!!

Pourtant, avec la TNT, 18 chaînes en plus…

Bon, déjà dans nos coins reculés de campagne, y en a que la moitié, mais passons…

9 chaînes, çà devrait se voir, et bé nan! rien à voir, je n’ai pas vu la différence, enfin, moi çà ne me gêne pas.

Si, j’ai vu la différence pour ma fille, tiens ,je te l’écrirai.

Et puis finalement, un zapping en zappant un autre, je tombe sur Arte, une émission sur les douceurs de Vienne!

Douceurs 🙂 )))) >>> c’est là !
Maaaaaaaaaaaaaaa!!!! J’en ai encore les papilles en émoi! C’est cruel, une émission comme çà le soir,sans que toi tu puisses goûter ne serait-ce que les miettes !

C’était magnifiques, avec quelques souvenirs viennois en prime ! Hum! Si j’avais pu, tiens je me serai téléporté avec toi au salon de thé de chez Demel !!!

Voyage:) )))) >>> tu viens ?

Dis, les serveuses ont un habit de religieuse (sans le voile). D’ailleurs c’est pour çà qu’on dit « une religieuse » au chocolat.

Je suis resté scotché comme un gamin devant une vitrine.

Et cette grand-mère de 70 printemps qui confectionne une pièce montée pour le mariage du village !!! Elle joue avec le sucre comme une dentelière d’Alençon avec le coton. C’est incroyable. Moi qui ai déjà un mal fou avec le petit perlé!
Et, là elle te dresse un véritable ouvrage d’art, l’air de rien, en papotant… De la vraie dentelle, à s’y méprendre.

Trop beau, vraiment. Je crois que je vais me re-marier 🙂