L’arlésienne / Picasso
Ce matin,comme souvent le samedi matin, je faisais mes courses au pays où la vie est moins chère, mon caddy plein pour remplir le frigo de la tribu, je passais à la caisse.
Tiens à ce propos, j’ai été fort surpris il y a un mois sans doute, dans la grande ville , là où les hyper sont plus grands, je suis passé par une caisse sans caissière!!!
Tu vas rire, mais faire ses courses sans caissières, finalement çà manque terriblement.
J’étais là, en train de passer mes articles devant le lecteur de code à barres, sans oublier de poser l’article sur la balance (vi, apparemment, le système pèse ce que tu viens de passer), moralité, y avait pas de caissières:(, j’ai passé autant de temps qu’une caisse traditionnelle 🙁 et en plus j’étais surveillé du haut d’un mirador pour ne pas enfreindre le code de bonne conduite, à savoir passer tous les articles sur la balance !!! Nan, définitivement, je préfère et de loin ma caissière.
Revenons à ma caisisère du jour, j’essaie toujours de choisir ma caissisère. J’ai deux critères pour cela, nan, trois.
Le premier la file d’attente doit être courte (dans ma petite ville c’est asez facile, une personne max.), le second, ma caissière doit être organisée pour ne pas me déposer tout en vrac (vi, çà fait vieux garçon, mais j’ai horreur de mélanger les yaourts avec la lessive, les fruits avec les boites à chat), et pour terminer, si elle est souriante, c’est un critère déterminant.
Voili, j’avais donc repéré ma caisisère, pas de file d’attente, organisée et tjs souriante…
Je dépose donc mes articles sur le tapis, et là, je me rends compte que j’avais oublié d’acheter des citrons. Je me faufile prestement jusqu’au rayon primeur, récupère deux citrons, à la pièce et reviens aussi prestement, le tout m’avait pris 2 minutes grand maximum, ma caissière n’avait pas encore commencé mon tapis.
Là encore, tu vas pas me croire! Une femme avait évicté mon caddy (çà se dit ?), elle mettait une pancarte fin de client à la suite de mes articles et s’apprêtait dignement à déposer ses propres courses!!!
Je lui fais, « pardon Mme mais là, vous êtes au milieu de mes courses!!! » (ben vi, j’étais parti alors qu’il restait au bas mot les deux-tiers de mon caddy, et crois moi, pour ma tribu, çà passe pas inaperçu! ).
Elle me fait « euh! ah! bon! j’avais pas vu!!! » Franchement, les ménagères de cinquante ans ne sont plus aussi polies qu’autrefois…
Je reprends mon déchargement sur le tapis, mes citrons en plus.
Puis je me dirige derrière la caisse avec mes cabas consignés qu’on réutilise à chaque fois (au début, je les ai oubliés une paire de fois, je reprenais systématiquement cabas de dépannage consigné aussi à 1 euro. J’en avais donc une vraie colletion à la maison que je rapportais en lot, au grand dam de ma caisisère qui me regardait d’un oeil bizarre devant ce client radin qui ramenait tant de sacs!). Maintenant, je n’y pense plus, et j’ai tjs mes 4 cabas avec moi(oui, il m’en faut quatre !).
J’étais en train de remplir mon deuxième cabas, et là, je sais pas si çà te le fais aussià toi! Une impression, quelquechose d’imperceptible, je lève le nez, et là, une jeune femme, la trentaine passée, brune, altière, les cheveux relevés, me fait un sourire de connivence grand comme çà.
Euh!!!!! je souris également grand comme deux fois çà. Et je replonge dans mes cabas me disant intérieurement, je ne la connais pas, je ne la connais pas, ou alors, nan, vraiment je ne vois pas qui c’est.
Je ne sais pas siçà te fais çà à toi, nan, t’es trop jeune, mais là, se retrouver devant quelqu’un qui manifeste un air, comment dire de connaissance quand toi tu es dans un brouillard complet, çà te fait prendre pour un vieux truc!
Euh!!!! nan, nan, je ne vais même pas commenter 😛
Je relève la tête, et je la regarde à nouveau, les yeux dans les yeux, son sourire se fait plus timide, elle a du se rendre compte que je n’étais pas celui qui…
J’en profite pour sourire à nouveau, elle est méditerranéenne, un corsage blanc brodé, un peu sage, une jupe longue, haute en couleur, rempli de rouge, elle est arlésienne…
Et je suis parti avec son sourire d’arlésienne, là.
Comme quoi un sourire, ça peut illuminer un peu quelques minutes….
Moi parfois le matin je suis de sale humeur au volant (car pressée), mais je laisse quand même passer les piétons au bord de la route (suis sympa moi au volant, tant qu’on brûle pas un stop sous mes roues). Il arrive que certains piéton(ne)s me sourient, et là, je me sens soudain toute légère…. :o)
Moi aussi j’ai des critères de choix pour les caissières : mais en priorité j’évite les filles qui étaient avec moi au collège !!!!!!
Meme si c’est une erreur, etre ainsi reconnu est toujours un plaisir 🙂
whaouh …..tu as fait une touche? mdr……….
Définitivement, sourire est un cadeau…
J’étais il y a huit jours à Amatlán, un petit village près de Cuernavaca, à une heure de Mexico. Ce lieu mystérieux et « magique » est entouré de basses montagnes et de pitons rocheux. L’un d’eux s’appelle « La ventana » (la fenêtre) et il y a une croix blanche à son sommet. Plusieurs fois j’ai voulu y monter mais impossible de trouver le sentier, je me suis donc décidée à demander mon chemin à un autochtone. En partant, je l’ai remercié avec un grand sourire. Le sien reste gravé dans mon être : clair, chaleureux, profond. Une communication de coeur à coeur, plus intense que les mots.
Amitiés Pyrome.
@Beside
Vi, je comprends, mais moi, suis plus vieux…
@Aude
N’est-ce pas!
@Marie
Vi, vi vi… Ce samedi, je vais surveiller 😉
@Cristal
Merci, vous le décrivez de fort belle manière 🙂