Economie JAT*

Ce matin, je me rends comme d’hab dans mon magasin où la vie est moins chère.
Je fais les courses sans liste, histoire d’entretenir les neurones qui restent.
Sauf que ce matin, j’ai un petit billet sur la table pour acheter un paquet de feuilles simples, format A4, grands carreaux.

Je parcours le rayon de droite à gauche, de bas en haut et de paquet de feuilles simples, A4, grands carreaux, point !

J’ai beau me reculer d’un mètre environ pour mieux appréhender le rayon papeterie scolaire où ce qu’il en reste, rien n’y fait, je dois avoir les yeux bouchés à l’émeri (tiens, suis pas sûr que ce soit l’orthographe exacte).

Finalement, euréka, quelqu’un est en train d’approvisionner la tête de gondole.

Bonjour Madame, pourriez-vous m’aider? (vi, dans ces cas là, on se trouve assez nul puisque dans presque tous les cas, la dame en question vous répond, mais si, juste là, au-dessous des classeurs).

Je cherche les feuilles simples, format A4, grands carreaux.

Ah! mais vous n’en trouverez pas, il n’y en a plus en rayon (ouf! suis pas complètement rouillé).

Vous en aurez la semaine prochaine alors?

Ah! mais non, mon brave Monsieur, nous avons approvisionné pour la rentrée, il n’y aura plus de commande ni de réapprovisionnement avant la rentrée.

Pardon! Et je reformule incrédule, vous n’en aurez plus avant la prochaine rentrée ?

Non, c’est fini et la dame poursuit sa mise en rayon d’articles tout à fait de saison.

Je reste comme deux ronds de flan (pareil, pour l’orthographe… je sais pas).

Mais comment font les gens??? me dis-je intérieurement… LA dernière librairie-papeterie a fermé l’année dernière (La faute aux gens comme moi qui achetaient leurs fournitures au pays de la vie moins chère, et aussi sur Amazon ou la Fnac).

Tu crois que tout le monde fait ses emplettes pour l’année complète dès le mois de Septembre?

çà me laisse perplexe, approvisionner en cours d’année ne serait pas économiquement viable, occupation de mètre linéaire, stock dormant, que sais-je…

Nota: Deux expressions à rechercher pour découvrir leur origine, « bouché à l’émeri » et « rester comme deux ronds de flan ».

 

*JAT : Juste à temps

4 réflexions au sujet de « Economie JAT* »

  1. Je ne connaissais pas tes expressions ! 🙂

    Eh beh tout de même, qu’est-ce que ça leur coûterait d’être réapprovisionnés en feuilles ?!!! Tu ne serais pas le seul à les acheter !! Bizarre !!!!!

  2. S’ils se mettent à faire comme ici, où il est impossible de trouver dans un magasin un article « hors saison » comme une robe de chambre en Janvier (et oui, l’hiver des marchands ne dure que jusqu’à Noël)…la France est vraiment sur une mauvaise pente!!!

  3. Tout le monde connaît (ou devrait connaître) la toile émeri, qu’il ne faut pas confondre avec le papier de verre .
    L’émeri est un matériau très dur qui sert d’abrasif depuis de nombreux siècles, le genre de produit avec lequel il est plutôt déconseillé de nettoyer son écran.

    L’émeri n’est en aucun cas un produit de bouchage, comme le plâtre ou le liège, par exemple.
    Alors pourquoi dit-on bouché à l’émeri ?

    Autrefois, pour qu’un récipient, flacon ou fiole en verre soit bouché de la manière la plus étanche possible, on polissait à l’émeri l’extérieur du bouchon et l’intérieur du goulot, pour que le contact entre les deux soit le plus parfait possible.

    Une fois qu’on sait cela, on est un peu plus à même de comprendre la métaphore de l’ expression.

    Quand, en argot, on dit de quelqu’un qu’il est ‘bouché’, c’est non seulement pour dire que la nature ne l’a pas trop gâté sur le plan intellectuel, mais aussi pour signifier qu’il est complètement hermétique, au sens où aucune once d’intelligence ne peut y entrer, où il est quasiment impossible de lui faire comprendre quelque chose.

    Hermétique ? Etanche ? Vous venez de comprendre ! Le bouché à l’émeri est comparable à ce récipient étanche duquel rien ne peut sortir mais dans lequel rien ne peut rentrer non plus.

    A votre service M’ssieur 🙂

  4. Deux ronds de flan…
    Une hypothèse assez capillotractée viendrait de la perte du ‘c’ de ‘flanc’. Les ‘deux ronds de flanc’ seraient alors les fesses. Celui qui serait ébahi serait alors ‘sur le cul’.
    De quoi en être stupéfactionné, non ?

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