2 réflexions au sujet de « De passage »

  1. Coeur
    Suffit d’une bougie
    Pour éclairer le monde
    Autour duquel ta vie
    Fait sourdement sa ronde,
    Coeur lent qui t’accoutumes
    Et tu ne sais à quoi,
    Coeur grave qui résumes
    Dans le plus sûr de toi
    Des terres sans feuillage,
    Des routes sans chevaux,
    Un vaisseau sans visage
    Et des vagues sans eaux.
    Mais des milliers d’enfants
    Sur la place s’élancent
    En poussant de tels cris
    De leurs frêles poitrines
    Qu’un homme à barbe noire,
    -De quel monde venu?-
    D’un seul geste les chasse
    Jusqu’au fond de la nue.
    Alors de nouveau seul,
    Dans la chair tu tâtonnes
    Coeur plus près du linceul
    Coeur de grande personne.
    Jules Supervielle
    Ce poème finit un peu tristement, mais Supervielle est un de mes auteurs préférés. 🙂

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