Soon,windmill

windmillCe matin, je voyage dans mon train, atmosphère d’été, plaine à perte de vue, terre de Beauce.

J’ai remarqué récemment que les éoliennes y avaient poussé comme des champignons, par petits groupes.

Je ne saurai dire si leurs silhouettes élancées se fondent mieux dans le paysage que les habituels poteaux haute tension, comme des tour Eiffel aurait dit le dernier lutin. Pour dire les choses, à l’unité, l’esthétisme est plus supportable qu’un poteau de méccano, mais en prenant du recul, cette forêt de champignons n’est pas du meilleur goût dans ce paysage tout plat.

J’observe par la vitre, et je vois les hélices animées d’un mouvement de rotation lent, lent, un mouvement de force tranquille poussé par le vent.

Et puis, tout à coup, je suis intrigué. Là, côte à côte, deux éoliennes jumelles se regardent d’un air bizarre.

Si,si si!

L’une aérienne, mue par un souffle céleste voit ses trois pales décrire des arabesques circulaires dans un ciel bleu gris. L’autre est figée, comme après l’éruption du Vésuve qui avait arrêté le temps, les pales sont immobiles comme sur une photo. Le vent n’a aucune prise.

Je regarde à nouveau, les deux éoliennes jumelles sont poussées par le vent, parfaitement alignées, l’une joue tranquillement avec le vent, l’autre est comme sur une affiche, sans vie.

Dis, ils ont oublié de la brancher, ou alors le moteur est en panne, ou alors pour économiser de l’énergie, ils ont décidé de faire tourner une éolienne sur deux!

Alors je me dis intérieurement, « le sens du vent » ne serait pas toujours porteur, parfois il est source de grande énergie, mais parfois aussi, suivre bêtement « le sens du vent » serait source d’immobilisme.

Alors!!! dans le vent ?